Challengers
6.5
Challengers

Film de Luca Guadagnino (2024)

Et pourtant, j'en avais rien à foutre

C'est marrant, parce que le tennis, d'habitude, j'en ai rien à foutre. Et Lucas Guadagnino, j'en ai rien à foutre. Et puis je suis pas un fan absolu de Zendaya, ni des teen movies. Et pourtant j'ai adoré Challengers.


Vendu sur une bande annonce racoleuse, le film promettait un triangle amoureux entre trois jeunes bourgeois du monde du tennis, et ça, il le donne. Par contre, ne vous attendez pas à voir un film avec plus de scènes de sexe qu'un épisode de Game of Thrones, parce qu'on est plutôt dans un film sur le désir, la frustration et la manipulation qu'autre chose. Et puis, de temps à autre, y'a quand même du tennis (beaucoup, même).


La première chose à mettre au crédit du film, c'est sa narration, hyper rafraîchissante et dynamique, qui nous présente un match de tennis entre ces deux trentenaires, et qui va, au fur et à mesure de flashbacks qui constituent l'essentiel du film, nous poser de plus en plus d'enjeu autour de ce match. C'est ça qui rend le film hyper intense, et qui monte crescendo : quand on croit avoir enfin saisi ce qui se joue dans ce match, le film rajoute une scène qui redistribue toutes les cartes. De ce point de vue, le film pourrait être qualifié d'hyper-Hitchcockien, tant la tension ne fait que monter tout du long pour exploser dans son climax.


Mais tout ça ne marcherait pas autant sans une réalisation soignée et jouissive, qui fait des corps de ces athlètes des purs objets de désirs, et qui nous crie que tout cela, au fond, n'est pas une histoire de sport, mais bien une histoire de cul. C'est également cette réalisation qui réinvente la manière de filmer le tennis à chaque scène, situant le film dans la continuité des films de sport particulièrement inventifs, aux côtés de Raging Bull pour la boxe, et de L'Enfer du Dimanche pour le football américain.


En bref, je ne m'attendais à rien, et bordel, j'ai kiffé.

Teknograde
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Vu en 2024

Créée

le 7 mai 2024

Critique lue 18 fois

1 j'aime

Teknograde

Écrit par

Critique lue 18 fois

1

D'autres avis sur Challengers

Challengers
Plume231
1

Jeu, sexes et splash !

Alors deux informations à savoir avant, éventuellement, de regarder ce film : premièrement, pour les homosexuels et les femmes hétérosexuelles, on voit quelques bites et quelques culs masculins,...

le 25 avr. 2024

49 j'aime

9

Challengers
Yoshii
6

Les prisonniers de Zendaya

Challengers n'est peut être au fond qu'un stigmate, une cicatrice sur un genou, striant une peau au grain délicat, l'empreinte symbolique d'un "Call me by your Name" qui tel un fardeau sert...

le 27 avr. 2024

35 j'aime

11

Challengers
mymp
6

Jeu, sexe et match

On connaît désormais l’équation (complexe ?), on sait la formule (magique ?) : deux garçons, une fille, trois possibilités. Soit, dans Challengers, Art et Patrick, amis d’enfance devenus rivaux de...

Par

le 12 avr. 2024

16 j'aime

Du même critique

Vivants
Teknograde
6

Les vivants, plus pour longtemps?

Vivants est un film à la mise en scène bonne, mais fonctionnelle, qui vous passionnera peut être plutôt par son sujet. Parce qu'un film qui se focalise autant sur son sujet, ici le métier de grand...

le 10 févr. 2024

4 j'aime

Mars Express
Teknograde
9

20 balles et un Mars

Conseil pour l'avenir : il faut surveiller le cinéma d'animation français adulte d'un œil avisé. Parce que ça sort pas souvent, mais quand ça sort, ces dernières années, ça donne J'ai perdu mon...

le 23 nov. 2023

3 j'aime

Challengers
Teknograde
8

Et pourtant, j'en avais rien à foutre

C'est marrant, parce que le tennis, d'habitude, j'en ai rien à foutre. Et Lucas Guadagnino, j'en ai rien à foutre. Et puis je suis pas un fan absolu de Zendaya, ni des teen movies. Et pourtant j'ai...

le 7 mai 2024

1 j'aime