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Chasse à mort
6.1
Chasse à mort

Film de Peter R. Hunt (1981)

En 1981, quand on avait l’ambition de faire une petite série B sympa, on convoquait derrière la caméra Peter Hunt (le réalisateur, notamment d’Au service secret de sa Majesté), on concoctait un casting autour de Charles Bronson, Lee Marvin, Carl Weathers ou encore Angie Dickinson, et on filait tourner dans les paysages de l’Alaska. On adaptait une histoire vraie pour en faire quelque chose de plus trépidant avec quelques éclairs de violence et quelques morceaux de bravoure. Un peu comme si on avait l'idée d'inviter Sam Peckinpah à marcher sur les traces de Jack London. La presse convoquée à la projection s’indignait du manque de finesse de l’ensemble, le public tournait les talons et, fatalement, ce cinéma est mort. Il a été remplacé à partir des années 90 et surtout 2000 par des inepties bien moins consistantes, avec des acteurs bien bâtis mais autant fait pour jouer la comédie que moi, des histoires connes comme la lune, des scènes bien bourrines, filmées avec une soupière, des montages interdits aux épileptiques et, parfois, un peu de cul soft.


Perso, j’ai un faible pour ces petits films des années 70 et 80 qui sont en passe de tomber dans l’oubli. C’est clair que ce n’est pas du grand cinéma mais c’est un véritable divertissement qui ne se moque pas du spectateur. Une confrontation Bronson-Marvin, ça a quand même sacrément de la gueule et l’ensemble est bien fichu. La première partie se situe aux abords du chalet de Bronson avec un siège qui suit la présentation des différents protagonistes. Cela annonce, par plusieurs aspects, ce qu’on retrouvera effectivement l’année suivante avec Rambo. Quelques scènes ne sont pas très bien fichues mais on appréciera quelques coups de chevrotine bien envoyées. La deuxième partie nous envoie au cœur de l’Alaska, dans des paysages superbes. On imagine que les conditions de tournage n’ont pas dû être folichonnes mais le résultat vaut le coup d’œil. Si ce n’est pas aussi trépidant que cela aurait pu l’être (une ou deux péripéties supplémentaires auraient été appréciables), cela reste impressionnant.


Au final, l’ensemble est un peu pépère mais constitue un divertissement de qualité. C’est le dernier Bronson avant que ce dernier ne tourne pour la Cannon des films plus discutables même si certains sortent du lot. Lee Marvin est au crépuscule de sa carrière. Angie Dickinson, qui devait passer par là, ne reviendra pas au cinéma avant dix ans. Autrement dit, la fin d’une époque qui avait plutôt du bon. Notons enfin la présence d’un Ed Lauter, toujours délicieux en salopard qu’on aime détester dans ces productions certes binaires mais qui connaissent les rudiments du cinéma. Et puis voir Bronson, malin comme un singe, dézinguer des blaireaux qui ne pensent qu'à lui faire la peau, cela reste toujours très jouissif.

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le 26 févr. 2022

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