Parfois, au fin fond d'un bac à soldes, quand on s'y attend le moins, on tombe sur un DVD qui a tout pour plaire... il présente bien, apprêté comme il faut dans son joli fourreau, il ne coûte pas cher, rien que sa photo postée hâtivement sur les réseaux sociaux, fait baver les copains, alors on saute dessus. On se dit qu'on est fait l'un pour l'autre, qu'on ne peut pas être déçu. Seulement parfois, c'est la gueule de bois qui guette, le lendemain de cuite qui fait mal. Mais on s'accroche, on y croit. Après tout, "on a tous le droit au bonheur" ! Alors, on rentre chez soi, on retire lentement la couche de cellophane, on insère son disque méthodiquement dans le lecteur et "paf", c'est la tuile, la débandade... mais pas pour les raisons qu'on croit. Pour une seule et unique raison... non pas artistique, ni philosophique, ni même morale... non... pour la raison la plus bête qu'on puisse imaginer quand on visionne des DVD (honteux ou pas) : la technique ! Ce n'est pas qu'on s'y prend mal. Ça n'a même rien à voir. C'est une bête histoire de vice caché. On s'en rend compte trop tard mais on a ramené chez soi, un vieux DVD des débuts d'Elephant Films dont même Emmaüs ne voudrait pas en don. On comprend qu'on va morfler. Mais c'est trop tard, il est là, posé sur le canapé. 1h30 de souffrance pour quelques minutes de préliminaires sympathiques. Et en plus, il arrive que le DVD ne propose que la version française et la version originale mais SANS sous-titres... comme ici. Et c'est seulement ensuite qu'on comprend les véritables raisons du problème... on ne pouvait rien y faire. Pas de chance, c'est de naissance :
This film was shot on 16mm in 13 days in and around Mexico City without a single permit, stuntmen, generator or catering. Commando cinema was reborn on this no-budget production.
C'est bien beau tout ça mais on a tout de même l'impression qu'un "process" supplémentaire a été appliqué sur l'image ainsi qu'un bon recadrage des familles. Les cartons d'information pendant le métrage sont régulièrement tronqués (une mention "Hong Kong" notamment, coupée d'un plan où elle devrait apparaître distinctement en bas du cadre). Avec Chinango, c'est donc un calvaire technique (sauvegardé pour la postérité) qui attend le valeureux archéologue des bacs à solde. C'est bien dommage car, malgré l'extrême faiblesse du script et la pauvreté esthétique de l'ensemble, l'artiste martial chilien Marko Zaror assure comme d'habitude le spectacle. Son charisme, son intelligence situationnelle et sa justesse rythmique rendent le montage de l'action facile pour les réalisateurs et les monteurs qui s'en montrent dignes. Ce n'est pas le cas dans Chinango mais si le DVD avait été regardable et en VOSTF, nul doute que le constat aurait été bien différent. Cela n'aurait pas égalé le formidable Mirageman, ou l'excellent Kiltro, ni même le sympathique Redeemer mais le spectateur passerait certainement un meilleur moment. Reste un ultime recours : importer le DVD canadien pour accéder à une version originale sous-titrée en anglais et non recadrée. Qui ne tente rien...