50 nuances de Grey : quand le film surpasse le livre

Avec un début plutôt effrayant, 50 nuances de Grey s’avère être une bonne adaptation, surpassant même son œuvre d’origine, le livre d’E.L James. Les quelques 700 pages (version de poche) du tome 1 se lisent avec souffrance : longueurs, répétitions et scènes de cul lassantes toutes les 10 secondes. Le film de Sam Taylor-Johnson ne garde que le principal et ne se concentre que sur l’histoire d’amour, charnelle et passionnelle, qui va unir Christian et Anastasia. Car il ne faut pas chercher très compliqué. 50 nuances de Grey est une simple histoire d’amour entre une femme qui se trouve être plus forte qu’elle ne le pensait et un homme qui lui, se trouve lui être plus faible qu’il ne se croyait.

Le film possède un ton très léger ce qui lui confère un côté divertissant. J’ai beaucoup sourit et pas mal rigolé. Oui, 50 nuances de Grey est drôle (la scène des WC avec Ana bourrée ou la négociation du contrat). Beaucoup diront ridicule. Et pourtant. Sam Taylor-Johnson réussi à détourner tout le mauvais du livre qui par exemple, ne possède pas une once d’humour. Les personnages sont du coup eux aussi plus humain. Anastasia qui est à baffer en version littéraire se trouve dotée, tout en gardant sa naïveté et sa maladresse, d’un caractère plus fort et moins chiant. Christian lui, porte bien son nom : il n’est plus tout blanc ou tout noir dans ses réactions. De la nuance quoi !

Dommage par contre pour les personnages secondaires, comme ces pauvres José et Taylor, qui du coup se retrouvent sous-traités. (PS : Rita Ora, s’il-te-plait, plus jamais cette coiffure).

Niveau jeu d’acteur, Jamie Dornan et Dakota Johnson s’en sortent plutôt bien individuellement. En couple, c’est autre chose. Ils leur manque ce petit je-ne-sais-quoi pour atteindre une vraie alchimie et nous faire ressentir cette tension sexuelle.

Justement. Alors, du cul, y’en a ou pas ?
Désolée, mais 50 nuances de Grey n’a pas pour vocation à faire mouiller vos fauteuils. Si vous voulez du X, Dorcel aura probablement tout ce qu’il vous faut. Dans 50 nuances, vous trouverez de la nudité, de la jouissance, de la douleur mais jamais de vulgarité. Les scènes de sexe (10 % du film) ne tombent jamais dans le porno. Au contraire, elles sont même belles. Sam Taylor-Johnson offre une réalisation soignée avec une esthétique grise et très sensuelle. Je peux même dire qu’elle se sort remarquablement bien de ce projet casse-gueule. Mais tout est une question de point de vue.

La seule chose qui mettra probablement tout le monde d’accord, est la bande-originale de 50 nuances de Grey. Aussi bien la musique originale composée par Danny Elfmann que le choix des morceaux (I know You de Skylar Grey ou le troublant remix de Crazy in love de Beyoncé), le travail accordé donne un résultat parfait. A découvrir aussi bien au cinéma que chez soi.


Si j’ai passé un moment relativement agréable devant 50 nuances de Grey, je reste cependant sur un arrière-goût de « Peut mieux faire ». Il y a de bonnes choses mais elles n’arrivent pas à s’additionner. J’attends donc de voir 50 nuances plus sombres car le tome 2 propose une histoire un peu plus travaillée (oui, avec une intrigue !) ce qui devrait permettre à tout ce travail d’arriver à maturité. La mission : dépasser la bonne adaptation pour devenir un bon film.

Créée

le 22 mars 2015

Critique lue 413 fois

Céline Online

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