Ouf. C'est fini. Troisième et dernier volet de la saga et sans doute le plus mauvais (j'avais pourtant écrit dans ma critique du précédent qu'il serait difficile de tomber plus bas : comme quoi), « Cinquante nuances plus claires » accumule les tares pour ne plus être qu'une atroce caricature de « l'American way of life », très loin de la promesse sulfureuse qu'il était censé incarner au départ. Que dire... Le scénario, pour peu qu'on puisse l'appeler ainsi, est absolument désolant, repoussant les limites de la vacuité quant à un film n'ayant strictement RIEN à raconter. Les scènes de « sexe », grotesques, sont désormais uniquement là pour combler le vide abyssal de bout en bout, où l'on a surtout l'impression d'un guide touristique géant où nos jeunes mariés se balade d'un pays, voire d'un continent à un autre du début à la fin : ah, ces riches, quelle vie palpitante...
Alors pour que ça ne se voit pas trop, on ajoute une pauvre histoire de
croqueuse d'hommes et d'adultère présumé chez les seconds rôles,
et le seul point qui aurait pu être un tout petit peu intéressant, à savoir la vengeance de Jack Hyde, est traitée de façon pitoyable, représentant une infime partie du film et bâclée à chaque fois
(même si le kidnapping final est le seul moment ressemblant vaguement à du cinéma).
Mais le pompon reste cette
grossesse
où le propos vire carrément au réactionnaire : donc non seulement
« beaucoup faire l'amour » amène presque obligatoirement à être enceinte (j'ai fait attention : le mot « contraception » n'est pas dit), mais surtout, alors que cette grossesse semble ne faire plaisir à personne, la question de l'avortement n'est pas abordée une seule seconde :
choquant, pour ne pas dire honteux.
Et comme vraiment rien ne nous aura été épargnés, la dernière scène nous montre
nos deux tourtereaux nageant en plein bonheur avec leur tête blonde, madame enceinte du second :
tout ça pour ça... Quelle tristesse, quelle escroquerie. Reste le charme et la plastique parfaite de Dakota Johnson, quelques jolis plans aériens ainsi que ce qui est peut-être le seul point « fort » : la bande-originale, pas mal. Mais bon, devant autant de désolation et de puritanisme que l'on tente de cacher derrière un pseudo sadomasochisme, difficile de ressentir autre chose que de l'affliction tant ce « numéro 3 » conforte l'idée que tout avait déjà été dit dans « Cinquante nuances de Grey »(très loin d'être bon, précisons, quand même!!), ces suites s'apparentant uniquement à du remplissage (de portefeuille) comptant sur des jeunes femmes en manque de sensations fortes pour parvenir à leurs fins : mission (hélas) réussie au plus haut point. Allez, on passe à autre chose, avec l'espoir que d'ici quelques années, outre son succès, tout le monde aura oublié ce qui est probablement l'une des pires trilogies jamais proposées.