Dans un futur proche, les États-Unis sont fracturés en deux et sont au bord de l’effondrement. Des photojournalistes / reporters de guerre partent au front…
Alors qu’Alex Garland avait réussi à instaurer un violent malaise à travers son précédent film (Men - 2022), cette fois-ci, c’est la douche froide. Sous couvert de retranscrire une Amérique dystopique à travers une nouvelle guerre de Sécession, le réalisateur nous entraîne dans un road-movie assommant et contemplatif.
Pourtant, l’idée de départ était louable et prend tout son sens après l’assaut du Capitole en janvier 2021. Le film aurait eu une toute autre saveur s’il racontait quelque chose, sauf qu’il n’en sera rien. Quel est le contexte politique ? Quelle est la raison de cette guerre civile (hormis que le Président actuel brigue un 3ème mandat) ? Rien n’est dit et le spectateur doit faire sa propre interprétation tout en restant dans le flou total pendant près de 2 longues heures, à contempler le trauma d’une photojournaliste et l’errance de ses confrères, en quête de leur dose journalière d’adrénaline.
Le film brasse continuellement du vent et l’ensemble donne l’impression d’être complètement déconnecté de la réalité. Il faudra attendre la dernière demi-heure pour réellement sortir de notre léthargie à travers un climax WTF et excessif. Si le film reste volontairement vague sur énormément de choses et notamment, les raisons de cette guerre, finalement, on comprend assez vite qu’en fin de compte, cette guerre n’était qu’un prétexte au réalisateur pour dresser un portrait sans concession des reporters de guerre et leur éthique. Mais même là, Alex Garland ne parvient pas à convaincre, ses personnages sont creux et manquent de profondeur (en dehors d’en faire des tonnes sur le personnage de Lee et l’apprentie qui va se découvrir au fil de l’intrigue) et côté interprétation, on a connu Kirsten Dunst plus convaincante (elle est aussi expressive qu’un légume).
Civil War (2024) se complait à n’être rien d’autre qu’un film bourrin (sur sa dernière partie), égrenant ici et là quelques scènes chocs purement gratuites. Côté scénario, c’est d’un vide absolu et sans le moindre contexte, on finit par ne plus savoir qui est qui, qui se tire dessus et encore moins, pourquoi. Bref, un beau gâchis, il aurait suffit de nous replonger dans le contexte de 2021 pour coller à la réalité de notre époque et cela aurait pu donner un tout autre film, à la fois crédible et surtout, intéressant, dommage.
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