Les Magniolias sont toujours là

Cinq ans après L'Ennemi intime, Florent Emilio Siri change complètement de registre, en s'attaquant au biopic d'un ami public (humour...). Attendu au tournant par les fans comme par les non initiés, le réalisateur aura du mal à mettre tout le monde d'accord.

L'exercice de style est en effet souvent délicat à gérer, certains grands comme Clint Eastwood lui même s'y sont parfois cassés les dents. Plutôt que de proposer, comme J. Edgar ou La Dame de fer avant lui, une succession d'aller retours entre présent et passé, Siri choisit la ligne droite, démarrant avec la naissance de la future idole en Egypte avant de terminer, deux heures vingt plus tard, sur sa mort dans sa baignoire. Si la durée peut paraître conséquente, force est de constater que la vie mouvementée de Cloclo méritait bien cela.

S'arrêtant sur les étapes les plus importantes de sa vie, le film propose un portrait teinté de vérité d'un artiste qui, quoi qu'on puisse en penser musicalement parlant, aura marqué son époque et au delà. Aucune complaisance, aucune béatification, Claude François est présenté comme un homme, avec ses failles, ses faiblesses, et Rappeneau, le scénariste, n'hésite pas à le représenter comme un paranoïaque ultra-exigeant et un fou de contrôle absolu.

La mise en scène de Siri est toujours aussi efficace, le réalisateur ayant pris un soin particulier dans tous les aspects de son film, depuis les débuts en Egypte jusqu'à la gloire à Paris et au moulin. Les séquences de concert sont filmées avec une pêche toute particulière, et retransmettent assez bien la façon dont le chanteur se donnaient à fond devant son public. Alternant ses scènes avec un quotidien moins glamour, Siri parvient toutefois à relever le défi de conserver l'attention du spectateur durant tout le film.

Bien entendu, un biopic ne serait pas complet sans un casting à la hauteur. S'il n'est pas toujours convaincant, Jérémie Renier est bluffant de ressemblance avec le chanteur, au point que l'on se demande parfois si certains passages sont tirés d'archives ou du film. Les personnages secondaires sont trop nombreux pour tous les citer, on retiendra tout de même Magimel en Paul Lederman aux mimiques proche de Sarko et Ana Girardot en (enième) amour de la vie de Cloclo. Le reste alterne entre le plutôt bon (Joséphine Japy en France Gall) et le faible (Monica Scattini, forçant trop le trait dans le rôle de la mère).

Un biopic haut en couleur pour une des plus grandes stars de la chanson française. A défaut d'en apprendre sur la vie de Cloclo, fans ou simples curieux passeront un agréable moment.
Hyunkel
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le 26 mars 2012

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Hyunkel

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