Club Dread
5.1
Club Dread

Film de Jay Chandrasekhar (2004)

On vivait dans une ferme... Y avait pas de gonzesses, vous voyez ?

Seigneur, protégez nous de la médiocrité ! Car se vautrer dedans est si tentant… En 5 minutes, le film a réussi à me convaincre (mais j’étais déjà convaincu par son affiche, tellement débile que j’ai cassé ma tirelire sans réfléchir (pour 3 euros, négligeant d’acheter une baguette de pain pour mon sandwich)). C’est donc le ventre vide que j’ai regardé ce film, mais je peux vous assurer qu’il remplit bien les yeux. Déjà, il s’ouvre sur une scène dans la forêt, avec un couple en maillot de bain qui discute sur quel serait le meilleur endroit pour baiser. En plein milieu d’un cimetière. Si on n’est pas dans l’ambiance avec ça ! Arrive alors une autre fille bikini qui commence à leur proposer une partouse. Yeah ! Nos tourtereaux profanent alors un mausolée pour s’y mettre à l’aise, lorsqu’un tueur à la machette les occis brutalement. Bienvenue au club Dread, vous ne serez pas déçu du voyage. Si BLCD n’a rien à envier au pire opus des American Pie, c’est essentiellement son second degré totalement assumé et sa culture de la débilité lourdeaude qui le rendent immédiatement sympathique. Clairement, on tient là une alternative à Piranha 3D dans le domaine du nanar d’horreur estival, mais avec beaucoup de budget en moins… Toutefois, vu que le QI de l’humanité présente sur l’île n’excède pas les 60, on se tape un trip régressif qui détend immédiatement le cerveau, le tout sans le côté prétentieux des divertissements bassement populaires (comprendre : personne ne regarde ce film, alors, on peut se croire plus intelligent que tout le monde en étant le seul à regarder (parce que les gens sont cons, vous voyez, mais pas vous, car vous êtes en train de me lire, du coup ça va, vous êtes intelligent)). Des personnages crétins, il y en a à la pelle dans BLCD, à commencer par tous les animateurs, qui affichent des déviances plus ou moins revendiquées. Entre un maître nageur zoophile (« On vivait dans une ferme… Y avait pas d’gonzesse, vous voyez ? »), un DJ camé jusqu’aux yeux (« Quand tu auras fini avec elle, tu m’appelles ? ») et Bill Paxton en hippie millionnaire (il semble vraiment s’éclater sur ce tournage, qu’on imagine très agréable vu le cadre idyllique dans lequel nos acteurs évoluent), le film en a à revendre et ne se prive pas pour faire exploser les quotas de nanardise. Le nanar volontaire se sent tout de suite dans les mises à morts, fréquemment absurdes, mais dont les maquillages gores sont toujours soignés. Un exemple d’entre mille : une monitrice commence à fuir l’assassin dans une voiturette de golf… avant de se faire dépasser par l’assassin qui marche à côté du véhicule. C’est con, hein ? Et bien, BLCD l’ose, et il ose aussi beaucoup d’autres trucs. Autant vous dire que la fin est d’une absurdité totale, avec un boogeyman qui refuse de mourir et qui nous fait au moins 5 retours foireux. Mais vraiment, on le tue, mais il revient ! Si le milieu est un peu monotone dans son respect des règles du sacro-saint slasher, on s’amuse bien devant ce nanar assumé, à réserver bien évidemment à un public réceptif à ce genre de spectacle généreux et mieux réalisé que la moyenne. Une très attachante merde, en somme…

Créée

le 31 janv. 2014

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Voracinéphile

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