Quand la cible n'est pas atteinte...

Voici un film de genre, un pur, un vrai, mais pas le meilleur malheureusement. Pourtant tout y est, le commissariat crasseux, les longs manteaux, la vamp, la musique jazz en fond sonore, la fumée de cigarette, la voix off bref, tout est réuni pour nous rappeler les films légendaires tels Le Grand Sommeil. Il est pourtant difficile d'accrocher, surtout lors de la première partie au long de laquelle l'intrigue est presque inexistante et les personnages insipides, malgré la présence d'habitués du genre comme James Gandolfini ou John Doman.

Le tort de ce film semble être de trop vouloir coller à ceux auxquels il essaie de ressembler au point de ne rien apporter de neuf et de rester plus classique que les classiques, partant de là on commence à s'ennuyer ferme, du moins jusqu'à ce que le couple d'escrocs commette son premier meurtre et se transforme en couple de tueurs en série, le premier coup de feu agis d'ailleurs sur le téléspectateur comme un électrochoc qui le sort de sa léthargie. Le film démarre à ce moment-là et devient une chasse à l'homme vraiment intéressante, brassant allègrement les thèmes de la possession amoureuse, du don de soi et de la gratuité d'un acte.

Aux trousses de ce couple diabolique, on trouve un John Travolta dur, à la limite du père violent, hanté par la disparition de sa femme et presque incapable de se ressociabiliser. John Travolta n'a jamais eu et n'aura probablement jamais la carrière qu'il mérite, malgré quelques rôles marquants mais trop rares. A croire que Grease et Saturday Night Fever l'auront définitivement marqué au fer rouge.

Salma Hayek est rarement convaincante dans le rôle de la vamp, présente avant tout pour étaler ses formes généreuses et l'ondulé de ses hanches, elle n'arrive pas à vampiriser les hommes qu'elle croise comme a su le faire Scarlett Johansson dans Le Dahlia Noir. C'est finalement quand on découvre qu'elle est une folle furieuse qu'elle arrive à être inquiétante et crédible, prête à tous les pires dérapages incontrôlés.

Au final, Coeurs Perdus restera un film de genre de consommation courante, qui laisse une bonne impression mais qui s'estompera rapidement.
Jambalaya
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le 22 nov. 2012

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