Elagage en règle

S’il y a bien un livre de Stephen King que je chérie infiniment c’est bien Cœur Perdus en Atlantide. Cet auteur a connu autant d’excellentes adaptations que de complets ratages. Celle-ci fait clairement partie des bons élèves, mais ce film est un cas plus complexe que ça. Je redoutais de voir comment on pouvait mettre en image un livre aussi atypique car construit en successions de nouvelles sans lien évident de prime abord. Chaque nouvelle se passant à des époques différentes et suivant des protagonistes souvent différents. Le tout emprunt d’une délicieuse nostalgie. Sans compter que l’intérêt du livre résidait dans le lien sous jacent qui le liait au pilier de toutes les œuvres de l’auteur : la Tour Sombre. Si le film est effectivement bon et les acteurs formidables, je dois avouer que j’en attendais beaucoup trop pour n’être que déçu. Si la nostalgie de l’enfance est bien rendue, des pans entiers de l’œuvre ont été tronqués pour tout faire tenir en deux heures. Au final je suis partagé sur ce que vaut vraiment le film. J’ai beau faire la part des choses entre le matériau d’origine et le travail nécessaire d’adaptation il me semble que l’histoire est incomplète pour tout ce qui relève des antagonistes. A moins que je n’ai raté quelque chose il me semble qu’il manque quelques explications. Bien entendu cela permet de laisser planer le mystère et de prolonger l’étrangeté du récit mais difficile de dire si cela vient de ma connaissance du roman ou non. Si cela permet à ceux qui ont apprécié de se plonger dans l’œuvre originale tant mieux. Au final Cœurs Perdus est une adaptation très partielle mais très agréable. Et c’est déjà pas si mal.