Colette, en voilà un sujet en or pour un biopic. Pour une série même tant sa vie fut pleine et symbolique d'une époque. Le film de Wash Westmoreland se contente d'évoquer plusieurs années de sa vie, de son mariage à son émancipation comme auteure, qui sont essentielles. Bien que le film soit en anglais, il est plutôt fidèle à ce qu'elle fut dans cette période où elle vécut avec un mari séducteur et hâbleur dont elle devint le nègre pour la série des Claudine (on peut dire qu'elle a contribué à sauver Willy) au retentissement immédiat. Rythmé, coloré et surtout impressionnant par ses décors et ses costumes d'époque, Colette se révèle très classique dans sa réalisation mais évite l'académisme par la nature même de son héroïne qui apprend à se libérer de son époux et à vivre pleinement sa sexualité. Keira Knightley y trouve un rôle à sa mesure, aussi convaincante en femme sage et dévouée que brillante en amazone et féministe avant l'heure. Le film rend un bel hommage à cette grande dame de la littérature française dont l'oeuvre a été souvent adaptée sans que sa propre existence ne soit véritablement racontée au cinéma.