Les succès publics répétés de l'écurie Illumination ressemblent de plus en plus à l'arbre qui cache la forêt. Car en effet, depuis Moi, Moche et Méchant 2, si l'on se presse dans les salles, l'originalité et la créativité se sont peu à peu fait la malle chez les frenchies.


Comme des Bêtes 2 ne fait que confirmer ce constat somme toute un peu triste : si le film n'est pas désagréable à suivre, il n'arrive à se détacher que très rarement d'un sentiment extrêmement moyen éprouvé par le spectateur.


Un sentiment d'autant plus prégnant que les trois quarts de l'oeuvre font plus figure d'accumulation de saynètes qui auraient pu faire l'objet de quelques courts métrages savoureux, tant elles sont éloignées parfois de l'idée principale. Sauf que le spectateur, quand il paie sa place, parfois assez cher, est légitimement en droit d'attendre un scénario d'un vrai film, ce que Comme des Bêtes 2 peine à offrir.


Il y aura donc parfois du bon, mais classique, du purement anecdotique, de la repompe de Toy Story et de Madagascar 3 : Bons Baisers d'Europe, de l'humour en mode alternatif, une absence d'exploitation d'idées flagrante, de nouveaux personnages sympas mais qui ne font que passer à l'écran, et de facilités parfois consternantes, surtout quand il s'agit de terminer d'une manière précipitée et naze une scène de siège peuplée de chats belliqueux. Le tout dans une facture technique heureusement aboutie et léchée, faisant que l'illusion tient jusqu'au bout de l'heure (presque) et demi de projection.


Mais le film ronronne beaucoup. Voisinant même la paresse avec l'utilisation de Pompon, histoire de recycler a minima le succès du concept super héros et de la caricature de ses attributs les plus évidents.


Jusqu'à ce dernier quart mené tambour battant, à l'occasion de l'attaque d'un train qui dynamise l'ensemble et laisse un bon souvenir... Qui se dissipera malheureusement dès la fin de la projection, tant Comme des Bêtes 2 ne propose rien de foncièrement neuf de la part d'Illumination.


Du classique sans prise de risque qui assure le divertissement a minima, quoi, qui contentera quelque peu celui qui n'est pas trop regardant (comme le masqué), mais, il faut le reconnaître, en dessous de ce que proposait l'opus initial.


Mais ce qui pourra hérisser le poil, c'est cette version française gangrénée, en forme de cancer généralisé, par le casting vocal hype qui ne sert à rien d'autre qu'à rameuter le chaland... Et un casting privatisé aujourd'hui par une bande à Lacheau qui déborde et dont le masqué frôle l'overdose. Car non content de doubler Max, comme la dernière fois, Lacheau nous oblige maintenant à supporter Elodie Fontan (en remplacement de Florence Foresti, dur dur) et Tarek Boudali... Des grands professionnels du doublage de films d'animation, pour sûr.


Et une grosse facilité de plus de la part d'Illumination, devenu studio de films de fonctionnaires, dont on pourrait se demander, si nous étions cyniques, si ses têtes pensantes n'auraient pas oublié, malheureusement, d'allumer la lumière avant de bosser.


Behind_the_Mask, bête à manger du foin.

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le 3 août 2019

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