Jason Bateman, Charlie Day et Jason Sudeikis nous reviennent avec « Comment tuer son boss 2 ». Suite du premier film du même nom, dont le titre original « Horrible Bosses 2 », convient mieux, puisque contrairement au précédent film il n’est plus question de meurtre mais de kidnapping.
A présent leurs propres patrons, les trois compères décident d’enlever le fils de l’homme qui les a doublé afin de payer la dette de leur entreprise avec l’argent de la rançon. Bien entendu face à leur incompétence rien ne se passera comme prévu. On retrouve les mêmes acteurs que dans le premier. Seuls nouveaux venus, Chris Pine cabotinant comme jamais et Christoph Waltz qui semble se demander pourquoi il a accepté ce rôle. Besoin d’argent sans doute.

Pourquoi faire une suite à un premier film moyennement drôle, qui n’en demandait pas une ? L’histoire se suffisant à elle-même, pas besoin de réitérer. Donc très vite la désagréable sensation de vouloir créer une franchise apparaît. Triste idée car cette suite est mauvaise. On a changé de réalisateur, troquant Seth Gordon pour Sean Anders réalisateur du mauvais « Crazy Dad », mais qui j’imagine, a été choisi pour son travail de scénariste sur « M. Popper et ses pingouins », « Les Miller, une famille en herbe » et « Dumb & Dumber De » actuellement au cinéma. Il retrouve ici une fois encore son compagnon d’écriture John Morris avec qui il devrait co-réaliser l’adaptation cinématographique de « Alerte à Malibu »… C’est vous dire mon impatience !

Pour le scénario Sean Anders et John Morris se sont fait aider part trois autres scénaristes. Ils étaient donc cinq pour pondre ce scénario qui accumule les incohérences. Qui ne sont que prétextes à créer des situations qui se veulent drôles, peu importe le manque de crédibilité et encore moins leur plausibilité scénaristique. Ils font apparaître des personnages dont il est difficile de comprendre comment ils ont pu arriver là.
Les rendez-vous pour avancer sur l’histoire entre les cinq scénaristes devaient être à l’image de la scène de brainstorming entre les trois personnages principaux se retrouvant face à un tableau blanc, devant décider de la façon de se venger du méchant vilain. « Alors qu’est-ce qu’on va bien pouvoir raconter ?/Comment est-ce qu’on va pouvoir se venger et racheter notre société ? Le tuer ? Non non, on est trop nul vous l’avez déjà vu dans le film précédent. Alors le kidnapper ? Ah ouais c’est une bonne idée ça ! »
Alors qu’ils auraient pu faire preuve « d’originalité », en mettant (chose qui est faite lors d’une seule scène) les trois lascars dans la peau des patrons qu’ils ont jadis détestés. Les scénaristes préfèrent nous resservir le scénario du premier film. Alors que nous avons vu mille fois et en mieux, ces aventures de bras cassés échouant à kidnapper, tuer, etc… Jouer la carte de la sureté pour une comédie n’est pas le meilleur choix. La soupe est donc bien tiède.

Vous me direz que pour ce genre de comédie l’histoire importe peu. Alors certes, passons sur la non-écriture de l’histoire, et les tristes MacGuffin qui n’en finissent pas. Mais le film est-il drôle alors, puisqu’il s’agit d’une comédie ? Pas vraiment. Dans le premier film, on pouvait se réjouir du contre-emploi de Kevin Spacey, Colin Farrell ou Jennifer Aniston qui nous avait fait sourire en dentiste nympho. Mais les répliques qui lui sont accordées qui étaient gentiment folles passent ici à complètement vulgaires. L’humour inexistant. Voir même douteux par moment. On se doit de rire face à une femme de ménage qui se reçoit violemment à la figure les chaussures du fils capricieux et complètement cinglé du méchant. On sourit parfois face à quelques répliques bien senties lancées discrètement en fond sonore.

Notre plaisir pourrait venir de voir des comédiens s’amuser comme des fous, mais même pas. En plus de l’humour de mauvais goût vient très vite la lassitude quant au trio de tête. Les piaillements de Charlie Day passaient dans le premier film, mais deviennent dans cette suite complètement horripilants, d’autant plus que Jason Sudeikis s’y met à son tour créant des scènes éreintantes. Navrant, car ce brouhaha représente un tiers du comique du film. Le deuxième tiers consistant à des jeux de mots douteux et le dernier en des situations auto-référencées du premier film. Les scénaristes sont complètements obnubilés par Nick, Kurt and Dale qu’ils en oublient tout le potentiel comique qu’ils auraient pu offrir à Christoph Waltz, et n’accordent à Chris Pine que peu de relief à son personnage. Cette sensation rend le tout désopilant car on aimerait croire que toute cette bande en roue libre est bien plus talentueuse que ce qu’on leur a donné de jouer.

Le générique de fin sous forme de bêtisier appuie la volonté de montrer que les comédiens ont bien ris en tournant le film. Ce qui ne fut pas mon cas en le regardant.
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le 27 déc. 2014

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