Cop
6.2
Cop

Film de James B. Harris (1988)

Ce polar noir typique des années 80 tient encore sacrément la route. Il faut dire qu’il sait parfaitement jouer avec ses codes pour rendre l’ensemble particulièrement troublant. Si l’enquête n’est pas toujours des plus passionnantes et si certains éléments tombent comme un cheveu sur la soupe (que de coïncidences heureuses !), l’essentiel est ailleurs. Le film est avant tout le portrait d’un flic désabusé et imprévisible remarquablement interprété par James Woods. Qui n’aime pas l’acteur, d’ailleurs, doit passer son chemin. Quasiment de tous les plans, il vampirise cette pellicule qui évite de tomber dans les habituels travers de ce type de récit, à savoir les romances artificielles à grands renforts de saxophone.


Pas de ça ici. Rien qu’une plongée dans le quotidien d’une enquête difficile menée en solo et quelques à côtés de la difficile vie personnelle d’un flic à la gâchette facile et qui ne s’embarrasse pas des procédures. Ce n’est pas vraiment original tant les années 70 et la première moitié des années 80 ont multiplié la présence à l’écran de ce type de personnages mais James B. Harris évite ici la caricature. James Woods n’a pas sombré, il titube simplement sur la ligne blanche, ce qui le rend bien plus intéressant. Les amateurs d’action pourront cependant être déçus. Le sujet du récit n’est jamais sacrifié à une scène de poursuite ou à une fusillade. On nage plutôt en eaux troubles avec un flic qui tente de s’immiscer dans certains milieux, autour de certaines personnes afin de mieux comprendre les motivations du tueur et découvrir son identité. Cela n’exclut pas quelques fulgurances de violence mais le film est aussi parfois très bavard.


Le tueur n’est, par ailleurs, pas suffisamment mis en lumière pour rendre la traque davantage nécessaire. Il manque malheureusement d’épaisseur et le final peut décevoir. Certes, il demeure sec comme le reste du récit mais une confrontation plus musclée aurait été la bienvenue. On peut cependant difficilement reprocher au film de ne pas céder à la facilité en reprenant des schémas vus cent fois par ailleurs. En cela, le résultat est vraiment très bien maîtrisé même si on aurait apprécié un peu plus de folie.

Play-It-Again-Seb
7

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le 15 nov. 2022

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PIAS

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