Corbin Nash
Corbin Nash

Film de Ben Jagger (2018)

Il arrive encore et toujours que je choisisse un film un peu au hasard, juste en regardant sa jaquette, sans réellement savoir ce que c’est. Sans doute des réminiscences des années 90 et des vidéoclubs qui faisaient le bonheur des cinéphiles naissants et avides de découvertes dont je faisais partie. Il suffit de pas grand-chose pour me décider à voir un film, et ici ce fut le nom de Rutger Hauer que j’adore depuis Le Sang des Héros (1989). Je survole la bande annonce suffisamment rapidement pour ne pas me spoiler, le film semble avoir un minimum de tenue et un côté badass parfait pour un vidage de cerveau d’1h30. Résultat des courses : je me suis fait avoir, c’était nul, je suis déçu. Alors oui, je me mate des nanars / navets par paquets de 12, je sais que je ne devrais pas me sentir floué. Sauf que je le fais en toute connaissance de cause. Avec Corbin Nash, je reste avec cette désagréable impression de m’être fait avoir, alors du coup je ne vais pas être tendre.


Tout commençait pourtant bien. D’entrée de jeu, on constate une mise en scène propre, jolie, avec une belle photographie, une bonne utilisation des filtres de couleur. On nous met d’entrée de jeu Rutger Hauer (Blade Runner, Hitcher) qui est toujours aussi génial et qui a définitivement un charisme hallucinant. Et… il faut en profiter parce que Rutger Hauer il coûte cher par rapport au petit budget du film et donc il n’apparaitra qu’une seule scène. Deux minutes en tout et pour tout. Je vous rassure, il est en de même avec Bruce Davison (X-Men 1 et 2, la série Castle) et Malcolm McDowell (Orange Mécanique, Caligula, Star Trek Generations), même si ce dernier aura droit à 5 minutes ! Wouhou, le luxe ! Et donc bref, la mise en scène tenait la route et les têtes connues avaient de la gueule.
Et plus le film avance, plus on se décompose. Le point de départ de cette déchéance est l’arrivée de Corey Fieldman (Bagou dans Les Goonies), méconnaissable en vampire travesti qui aime s’habiller en prostituée, qui est bisexuel, et qui aime qu’on lui dise qu’il est belle. Et là, ça bloque. On le sent très investi dans son rôle et, selon les dires, il serait resté les 15 jours du tournage non-stop comme ça pour bien s’imprégner de son personnage de « Quennie ». Mais ça ne fonctionne pas. Sa tentative de jeu à la Heath Ledger dans le Batman de Christopher Nolan vire au ridicule au fur et à mesure que le film avance. Le voir échanger des dialogues moisis, tentative vaine d’aligner des punchlines, avec notre héros interprété par un Dean S. Jagger aussi expressif qu’un bulot dépressif, a quelque chose d’assez irritant.


Le scénario joue la carte des allers-retours constants entre le passé et le présent mais ça sonne faux. En fait, on ne sait pas trop dans quelle direction le film va, ni où il veut nous amener. D’un côté, on a des scènes avec le couple de vampires, d’un autre le collègue du héros qui essaie de comprendre ce qu’il se passe, et d’un autre coté encore des prisonniers qu’on force à se battre sur un ring aux cordes en fil barbelé sans qu’on sache réellement pourquoi. Un bien beau foutoir. Le final ne relève même pas le niveau. Il se veut badass mais vire au risible assez rapidement, avec des effets spéciaux approximatifs, d’autant plus qu’il est vite expédié. Il pompe d’ailleurs allègrement sur le Blade (1998) de Stephen Norrington mais sans jamais en avoir le talent ni l’ambition tant on ne ressent aucune tension, aucune émotion.
On a l’impression que Corbin Nash pourrait être l’introduction d’une saga ou d’une série. Une introduction qui nous explique pourquoi son héros est ce qu’il est. D’ailleurs, sur le tout dernier plan, le personnage de Malcolm McDowell nous sort un « Ce n’est que le commencement… » qui en dit long. Mais sincèrement, non, abstenez-vous, parce que votre film là, il n’est pas bon, pas bon du tout. Vraiment, on se fiche éperdument des possibles futures chasses aux vampires de ce cher Corbin Nash !


Corbin Nash est une petite série B sans aucun intérêt. La mise en scène a beau être propre, cela ne rattrape pas tout le reste qui frôle le lamentable, du jeu des principaux acteurs au scénario en passant par les dialogues. Circulez, y’a rien à voir.

cherycok
3
Écrit par

Créée

le 26 juil. 2018

Critique lue 367 fois

1 j'aime

cherycok

Écrit par

Critique lue 367 fois

1

Du même critique

Journey to the West: Conquering the Demons
cherycok
7

Critique de Journey to the West: Conquering the Demons par cherycok

Cela faisait plus de quatre ans que Stephen Chow avait quasi complètement disparu des écrans, aussi bien en tant qu’acteur que réalisateur. Quatre ans que ses fans attendaient avec impatience son...

le 25 févr. 2013

18 j'aime

9

Barbaque
cherycok
4

The Untold Story

Très hypé par la bande annonce qui annonçait une comédie française sortant des sentiers battus, avec un humour noir, méchant, caustique, et même un côté gore et politiquement incorrect, Barbaque...

le 31 janv. 2022

17 j'aime

Avengement
cherycok
7

Critique de Avengement par cherycok

Ceux qui suivent un peu l’actualité de la série B d’action bien burnée, savent que Scott Adkins est depuis quelques années la nouvelle coqueluche des réalisateurs de ce genre de bobines. Mis sur le...

le 3 juil. 2019

17 j'aime

1