Critique que j'ai écris en 2014 juste après la découverte. J'ai vu ce film depuis une dizaine de fois et lu le livre dont il est adapté (que je trouve aussi génial). Mon avis dans cette critique peut paraître parfois un peu sévère en comparaison avec la note de 10 que je lui ai mis.


"Cosmopolis" est le genre de films qui te fait "triper", c’est comme une drogue. Cette drogue que tu la prends juste avant de voir le film ou peut-être pendant le début du film, elle fait un effet sur toi pendant les 105 minutes que durent le film. Du coup, tu t’attaches aux personnages, au Personnage : Robert Pattinson est quasiment dans chaque plan, à chaque scène, il incarne Eric Packer, financier important. Il vit quasiment dans sa limousine : aujourd’hui il veut aller chez le coiffeur. C’est ce qu’il veut. Et pour ça, il doit traverser quasiment toute la ville avec sa limousine. Mais aujourd’hui, cette journée n’est pas un journée comme les autres : pour lui, au début, si mais au final, non ou peut-être que si. Le président des États-Unis est en ville, tout le cortège de protection est avec lui, il y a aussi l’enterrement d’un rappeur célèbre et célébrer La ville est en bouleversements, manifestations, tandis que le yuan s’effondre, il ne peut plus le contrôler.


De cette journée, il va faire ses choses routinières : baiser avec une de ses conseillères (Juliette Binoche impeccable) dans sa voiture, voir son docteur dans sa voiture (toujours), même à la fin du film, pisser dans sa voiture. Sa voiture est un personnage et elle devrait résister au choc alors que dehors c’est le chaos, des manifestants par centaines, se fait taguer, bousculer, les gens ne savent qui pas qui est dans cette voiture : « Heureusement pour toi » lui dit une collègue.
Eric n’a peur de rien, il balance ses réflexions philosophiques associés à d’autres personnages, souvent des femmes, il se fiche de tout, une scène hilarante au début du film, le montre monologuer à un de ses assistants, lui tailler un portrait.


Pour lui, rien n’as de la valeur, il dit lui même qu’il « perds des millions de dollars à chaque seconde » tandis qu’il songe à acheter une chapelle et la mettre dans son appartement.
Ça ne lui fait rien de perdre tout son pognon, il est dans sa bulle protégée, dehors c’est la misère, l’horreur, il apprends qu’un homme politique étranger s’est fait poignarder dans un show en Corée du Sud, il regarde la scène en différer, l’homme politique se fait crever un œil en direct : scène dégoûtante mais qui le laisse indifférent Il harcèle sa femme, tout juste marier pour qu’elle veuille bien baiser avec lui, mais comme elle refuse, il baise avec sa conseillère ou une de ses gardes de corps. Il prétends prédire les choses qui vont arriver, même sa mort.


On s’aperçoit tout au long du film, que la plupart de ses propos sont prémonitoires, il se lance dans un délire avec un de ses assistants sur le fait qu’un rat mort serait une monnaie plus tard, dans le film, des gens balancent des rats crevés, en tapissent la voiture. Il sait pertinemment qu’il est en train de tout perdre...


Seul moment d’émotion du film : une scène où un ami du rappeur défunt et célébrer lui annonce (bien qu’il ai déjà entendu mais ne connaissait pas le nom du rappeur) lui annonce ce décès, ils sont tous deux émus tandis qu’ils regardent les funérailles en différer, ils se mettent à pleurer tout les deux. Chacun des personnages dans son rôle est impeccable, les dialogues ne sont jamais prévisibles, la plupart du temps, ce sont des rimes, on croirait que les dialogues sont comme une poésie que les personnages citent, d’ailleurs la femme d’Eric est poète, ils s’amusent tout deux a se dire des rimes, façon assumer de son auteur de justifier ses dialogues. Et les dialogues sont très riches, remplie de réflexions sur notre monde, parfois prémonitoire, l’auteur taille en pièces, le matérialisme contemporain : « Les ordinateurs vont périr, ils périssent déjà, un écran, un clavier, un ordinateur, qu’est ce que c’est déjà ? », dit Vija à Eric avec qui il a une discussion là dessus. On ignore pourquoi les personnages parlent comme ça, c’est si différent des dialogues « ordinaires » de la plupart des films.


A travers ses nombreuses citations piquantes et réaliste, le film montre que la vie est dérisoire, que chaque mouvement (par exemple des manifestations) est inutile, que l’on nous sommes déjà bouffer par le capitalisme. Dans le final, Eric balance : « Vous n’êtes pas riche ? Tout le monde est riche, on peut le devenir en dix secondes. ».


Quand le film n’est pas fait de dialogues poétiques, ce sont des dialogues ordinaires mais excellents taillés a la serpe. Eric ne lève jamais la voix, presque jamais, il reste tranquille dans toutes les circonstances, on note cette scène où il discute philosophie sur le monde contemporain avec une de ses assistantes et tout le monde secoue sa voiture, sa tague, place des rats crevés et lui bavarde tranquillement dans sa voiture, ne craignant rien. Les gens craignent pour lui, tous même ceux qui semblent le détester. Mais lui ne craint pas spécialement pour lui, il s’en fiche.


Il enchaîne les rendez-vous dans sa voiture, tous viennent, même un médecin vient jusque dans sa voiture pour le voir, tous savoir ou il se trouve.


Eric n’est pas quelqu’un de prétentieux, qui a un fort ego, il prononce ses répliques de façon très naturelle, il est jeune, vingt-huit ans, beau et distingué mais ce jour tout part en vrilles autour de lui. Néanmoins, si il est énormément centré sur lui-même, il discute bien avec les autres personnes, si il y a un décalage certain entre les personnes qu’il côtoie et lui, la conversation prends quasiment toujours sur la compréhension, les répliques s’enchaînent souvent du tac au tac comme la magie d’un dialogue poétique et philosophique, si ces dialogues philosophiques et très riches sont parfois très chiants et répétitif.


Mais plusieurs scènes sont hilarantes, ainsi deux personnages lui demandent quel est son âge, il finit par répondre a la deuxième personne. L'âge semble être très important dans ce monde. Je n’avais vu Robert Pattinson que dans « Harry Potter et la coupe du feu » jusque là, j’avais comme tout le monde entendu ses performances dans « Twilight » fort peu flatteuses et bien là, il as seulement quelques expressions mais se révèle très a l’aise dans cette homme hors-limites, sûrement d’autres acteurs à sa place auraient été meilleurs, mais David Cronenberg as placer dans la bouche de Robert Pattinson des dialogues (que la VF a visiblement très bien respecté puisque le doublage sonne plutôt juste) ce qui était risqué mais s’est révéler payant et honnête Les autres interprètes sont pas mal aussi, Jay Baruchel qui fait une apparition au début, un brin agacé et agaçant est plutôt bien, Kevin Durand en garde du corps (joliment doublé en vf par Guillaume Orsat) est très bon, Gouchy Boy en nounours noir est très émouvant dans ce qui est la scène la plus honnête du film, l’acteur interprétant le chauffeur d’Eric est très bien également et Paul Giamatti déchaîné et génial, décalé entre son jeu de personnage psychotique, détestable.


Les femmes ne sont pas en reste, outre le jeu déjà cité de Juliette Binoche (d’ailleurs super sexy en quadra, j’ai un peu craqué pour elle pendant le film), Samantha Morton est adorable ; Sarah Gadon qui interprète la femme d’Eric, est très bien aussi.


Le film est hypnotisant et passionnant (les 105 minutes du film passent très vite si bien qu’on a l’impression qu’il dure même pas une heure) car dès le début on s’attache à ce personnage de golden boy, de plus en plus, on peut le détester, confiné dans sa limousine avec ses ordinateurs, leur langage de trader un peu incompréhensible mais on synthétise très vite avec ce monde réduit autour d’une limousine mais aussi parfois dehors : dans une chambre d’hôtel, dans une boite de nuit avec le monologue d’un des gardes du corps d’Eric, ce terrain de basket, cette librairie où Eric croise sa femme, qu’il semble suivre.


David Cronenberg filme ses scènes avec une vitesse étonnante de sa part et c’est ça qui est génial. Le film ne se centre seulement sur une journée, on regrettera le peu de nombres de scènes dans la limousine mais David Cronenberg nous fascine par cette ambiance prophétique, sombre et à la fois un peu décalé, sans pessimisme mais avec réalisme le réalisateur s’éclate à filmer ce golden boy. Dans cette fascination espiègle, la musique d’Howard Shore et Metric y est pour quelque chose : le temps passe sur une journée et la musique nous entraîne comme dans la psychologie de son personnage. Cette musique un peu électronique, extraordinaire durant les rixes, enfermant ses personnages dans leur bulle. Une excellente bande-originale, vraiment impeccable et comme le film, hypnotisante.


Un film vraiment très étrange, je ne comprends vraiment pas pourquoi il as été démoli à sa sortie : Robert Pattinson tout comme le scenario est excellent même la scène finale qui dure vingt minutes ne semble pas durer vingt minutes, elle est, il est vrai, un peu longue mais voilà. Pendant le film, je cogite et je me demande si ce que je vois est bon, je pense à tout ces éléments que j’analyse et que j’enregistre en même que des nouveaux arrivent et je me suis dit : « C’est vraiment un régal ».


Un film fascinant, puissant, aux valeurs prophétiques, réalistes et un peu dur mais marquant.
Un film qu’on oublie pas et qu’on prends un peu en pleine gueule.

Derrick528
10
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le 8 août 2021

Critique lue 78 fois

Derrick528

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