Lou de Laâge et Melvil Poupaud jouent un couple bourgeois bien sous tous rapports, qui s'aiment, malgré le côté possessif et jaloux du mari qui pèse parfois à son épouse. Non loin de son lieu de travail, cette dernière va croiser une ancienne connaissance de son lycée qui ravive non seulement de vieux souvenirs, mais il lui confie qui n'a jamais pu l'oublier. Cela va la plonger dans un trouble profond ; quitter son mari au risque de tout perdre ou vivre un nouvel amour ?
Les circonstances font que ce cinquantième film de Woody Allen pourrait être le dernier de sa carrière, et c'est presque un symbole de savoir qu'il a tourné Coup de chance avec des acteurs français, à Paris, ville ou il a tourné à plusieurs reprises. Curieux destin de voir une distribution entièrement française ; outre ceux déjà cités, on voit aussi Niels Schneider, Grégory Gadebois, Guillaume de Tonquédec ou bien encore Valérie Lemercier, qui s'est faite la tête de Diane Keaton. Ça n'est d'ailleurs pas la seule référence au cinéma de Woody Allen : aussi bien dans le meurtre qui rappelle Match Point ou la très belle musique jazzy. Mais je vois aussi dans la production de Coup de chance comme une sorte de clin d'oeil inversé à une de ses influences qui est Billy Wilder, un Autrichien qui a commencé sa carrière par un film français (l'excellent Mauvaise graine). Mais le réalisateur, boosté par la très belle photo de Vittorio Storaro, a dû avoir du mal à comprendre ses acteurs, car on sent que parfois, ils jouent faux ou de manière théâtrale, je pense surtout à Melvil Poupaud. D'ailleurs, il est amusant de voir ce dernier jouer à nouveau un mari possessif et jaloux à l'excès sans penser à L'amour et les forêts, sorti peu de temps avant, qui reprend le même personnage, sans aller aussi loin dans la violence envers sa femme ; est-ce là aussi un clin d'oeil si ça se termine dans une forêt ?
A mon avis, Coup de chance est un film mineur dans l’œuvre immense de Woody Allen, car il n'est clairement pas avantagé par la langue, l'intrigue est au fond secondaire, mais il y a comme une joie de la distribution de jouer pour un tel nom du cinéma. Même si je regrette que ça soit pour terminer sa carrière...