Cradle of Fear
4.2
Cradle of Fear

Film DTV (direct-to-video) de Alex Chandon (2001)

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Ce film est sale et infect.
Il suinte le vomi et la tripaille. On voit des gens nihilistes qui passent leur temps à sniffer de la coke et boire de la vodka, à baiser comme des bêtes… le tout avec une image au caméscope à la limite du found footage.

On a ainsi plusieurs sketches totalement inégaux. La première histoire commence très bien avec cette femme qui couche avec le diable rencontré en boîte et qui se retrouve à halluciner dans la rue en voyant des visages démoniaques partout. C’est très glauque, l’ambiance y est, et le final est vraiment immonde avec ce bébé araignée qui sort du bide. Merci le latex mais on a envie d’y croire.

S’ensuit une histoire de copines qui cherchent à cambrioler une maison, où le propriétaire se trouve être finalement là. Il se fera tuer ainsi qu’une des filles. Puis ça part en délire zombie. Dispensable.

La troisième histoire est sûrement la plus grotesque, avec un unijambiste qui cherche à tout prix à avoir une nouvelle jambe. Il faut voir cette conversation surréaliste avec son chirurgien qui se conclut par « si vous me trouvez une jambe je vous la greffe » ??? Inutile de préciser qu’il va donc couper la jambe d’un de ses amis pour la récupérer. Elle s’avérera être possédée par la suite.

La dernière est je trouve la plus intéressante, car elle n’est pas fantastique et se trouve être à l’avant garde des fantasmes actuels sur le darkweb : les redrooms.
Mais beaucoup de choses me dérangent quand même. La première, c’est qu’il n’était pas forcément nécessaire de mettre des vidéos de décapitation ou des photos ultra gores et qui semblent être non truquées pour montrer ce web crasseux dans lequel notre héros commence à perdre pied. C’est totalement irrespectueux et immoral.
La seconde, c’est que ça se termine de façon totalement grotesque. Car ce qui est intéressant c’est de voir ce type qui passe d’une curiosité morbide à un véritable fétichisme sur le meurtre en tombant sur des sites pour en commander en direct. Le fait de finir lui même dans un snuff sur son site favori était complètement prévisible.

Chaque histoire est entrecoupée d’une enquête policière avec un hypnotiseur psychopathe et un flic dépressif qui cherchera à le tuer. C’est pas spécialement intéressant même si ca se laisse suivre. Puis la scène finale est à mourir de rire.

En tout cas on sent que Alex Chandon à cherché à faire un film qui lui tenait à cœur. Malgré le manque de budget évident et un jeu d’acteur au ras des pâquerettes, le rythme est un minimum là et les histoires ont le mérite d’être originales. L’ambiance nocturne de ville est je trouve vraiment bien retranscrite avec cet éclairage très froid des lampadaires urbains. On est à l’opposé de l’esthétisme mais c’est une fidèle reproduction de la réalité.

Mention spéciale à la bande sonore. Côté bruitages c’est complètement cartoonesque.
Côté musique, on a de la jungle, de la new age, de l’ambiant et du black métal… bref c’est très riche et ça accompagne bien le film.

Je m’attendais à une merde infâme, et au final pas tant que ça. C’est le genre de films poisseux qu’on aime bien regarder de temps en temps.

fairybrownie
5
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le 17 déc. 2021

Critique lue 383 fois

fairybrownie

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