Le film est décevant, non seulement en raison de sa longueur (1h55), mais surtout en raison de sa confusion où rien n’est fait pour aider le spectateur à comprendre, d’autant que le sujet (la pédophilie) est grave et douloureux. L’histoire tourne autour de la relation de Diana (qui apparait au bout de 40 mn) avec Julián, créateur talentueux de personnages de jeux vidéo en 3D (monstres plus particulièrement), d’où probablement l’autre titre original, manticore désignant une créature légendaire anthropophage, constituée d’un corps de lion, d’une tête d’homme et d’une queue de scorpion et qui pourrait désigner Julián, célibataire, souffrant de crises d’angoisse et aux expériences hétérosexuelles inachevées. D’où l'affiche dessinée, plus explicite, ainsi que la visite au musée du Prado (Madrid) où est exposé le tableau de Francisco de Goya (1746-1828), « Saturne dévorant un de ses fils » (1819-1823). L’épisode de l’incendie brouille les cartes car la rencontre entre Julián et le fils de sa voisine, Cristian, aurait pu se dérouler dans d’autres circonstances. La narration de la relation entre Julián et Diana est lente et bavarde, dans le style du cinéaste coréen Hong Sang-soo. De film en film, Carlos Vermut décrit des personnages noirs mais ses derniers films restent toujours aussi longs et manquent de rythme ; il semble avoir atteint son acmé avec son 2e film en 2014, « La niña de fuego ».