C'est une séquence du film dans l'émission "Blow up" qui m'a donné furieusement envie de découvrir ce film : on y voit, la jeune Ana danser avec ses frères et sœurs sur la chanson "Porqué te vas".
Plus tard, j'ai écouté cette chanson qui m'a beaucoup plu comme hanté.
Ce n'était qu'une question de temps avant que je ne découvre ce film.


« Cria cuervos » n’est pas une œuvre parfaite, mais entre les mouvements de caméras et les transitions entre les temps de Saura, d’une élégance magnifique. Les mouvements de caméras sont discrets, tellement élégants, toujours calculés et puis franchement, ce moment dans le champ où dans une transition fabuleuse (Ana qui marche dans l’herbe simplement) nous passons du présent au passé. C’est toujours tellement bien fait : on ne s’y attends jamais.
Bien que ce devienne prévisible que la mère d’Ana réapparaisse à un moment ou à une autre d’une séquence, on ne s’y attends jamais. Les scènes d’errances, de jeux entre Ana et ses sœurs pourraient paraître ridicules mais en fait pas du tout : les jeunes actrices s’amusent clairement !
Et voir des enfants imiter des adultes : c’est irrésistible. « Cria cuervos » est une œuvre très drôle, la jeune Ana Torrent, 8 ou 9 ans lors du tournage, impressionnante. Faire porter un film sur les épaules d’une actrice enfant, c’est toujours casse-gueule et pourtant elle est à la fois naturelle, charismatique : elle a une Présence dingue, fascinante à l’écran, ambiguë : ses profonds yeux noirs sont tellement expressifs. Ses répliques souvent cinglantes sont incroyables : comment une enfant peut prononcer ce genre de choses...
Outre elle, il y a Géraldine Chaplin, intense, rassurante, apaisante dans le rôle de la mère d’Ana, qui aime énormément sa fille et apparaît physiquement après son décès grâce à l’imagination d’Ana et elle est aussi très bien dans le rôle d’Ana adulte. Elle a une beauté très particulière.
Les autres interprètes sont très bien.
On reste au bout de « Cria cuervos » pour savoir jusqu’où ça va aller et la fin peut sembler extrêmement frustrante, en effet, il semble manquer quelques choses, comme si Saura avait retirer des scènes qui nous permettaient de tout comprendre. Mais la dernière scène suggère aussi que c’est juste le temps de. Peut-être qu’Ana, elle, a tout comprise, mais moi je suis resté un peu songeur. Mais c’est vraiment le genre de films puzzles que j’adore : j’aime ne pas tout comprendre.

Créée

le 6 août 2021

Critique lue 72 fois

Derrick528

Écrit par

Critique lue 72 fois

D'autres avis sur Cría cuervos...

Cría cuervos...
Northevil
9

Ana et ses soeurs

Magnifique histoire sur l'enfance, la mort, le deuil et comment gérer celui-ci avec son imagination. L'apprentissage de la vie par ces enfants à travers les différentes scènes où ils vont plus ou...

le 12 juin 2013

31 j'aime

3

Cría cuervos...
Typhaine
9

Critique de Cría cuervos... par Typhaine

Sorti en 1976, mes parents étaient allés le voir au cinéma avec mon frère, moi, j'étais restée à la maison pour ma petite soeur... le lendemain, ma mère me dit "ça t'aurai plu", je crois même qu'en...

le 18 nov. 2010

19 j'aime

1

Cría cuervos...
Elsa_la_Cinéphile
10

Entre rêve et réalité : pourquoi tu pars ?

Ce film est tellement empli d'émotions. J'ai rarement vu l'enfance aussi bien filmée ... Le rapport entre le rêve et la réalité et particulièrement bien traité, et on sait bien que l'enfance est la...

le 13 mars 2016

14 j'aime

5

Du même critique

Love Sux
Derrick528
7

Retour aux sources

Avec le single "Bite Me" sorti il y a quelques mois : un son bien pop-rock et un clip qui nous rappelait les bonnes années 2000, il était clair qu'Avril Lavigne allait revenir à ses sources, à ce qui...

le 25 févr. 2022

3 j'aime

13 vies : Une vision du Japon
Derrick528
7

Traversées humaines

Cet anime anthologique est une adaptation d'"Human crossing" : manga publié entre 1981 et 1991. Il s'agit de 13 histoires indépendantes les unes des autres narrant les histoires de japonais(e)s...

le 10 sept. 2022

2 j'aime

Souvenirs goutte à goutte
Derrick528
9

Ce qu'il nous reste de notre jeunesse

J’ai continué mon cycle Takahata avec « Souvenirs goutte à goutte », c’est le film qui m’intriguait le plus dans la filmographie du réalisateur, ayant lu vaguement le pitch : d’une personne se...

le 7 oct. 2021

2 j'aime