Prim Son Creak
Le titre en anagramme ça peut faire « fils guindé grincement ». Je me suis creusé la tête, t'as vu. Rarement j'ai vu dans un film des scènes de sexe risibles à ce point. On n'y ressent...
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le 18 oct. 2015
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Vu The Hateful Eigth, les 8 salopards en malheureux français. Au départ, je ne savais pas trop quoi en penser, ni en bien, ni en mal d'ailleurs. Et puis j'ai mater Crimson Peak dans la
foulée et le problème m'est soudain apparu plus clairement.
1. Voilà typiquement le genre de film où l'on pourrait, pour en parler, remplacer le titre dans le texte par la syntaxe suivante: "le dernier Tarantino" ou "le nouveau Del Toro". Je m'interroge alors: est-il possible de voir ces films autrement que par le prisme "film de"?
2. A la pointe extrême de la politique des auteurs donc, il y a les nouveaux cinéphiles qui ne jurent que par le naming de leur réalisateur préféré, sacrifiant toute la connaissance du système (comment on fabrique un film et dans quelles conditions cela est permis) pour ne plus parler qu'en superlatif, transformant parfois les adverbe comme "visuellement" en qualificatif afin d'éviter la répétition. Il n'y a qu'à lire les multiples critiques dans la presse française au sujet de Hateful Eigth pour comprendre qu'il ne s'agit plus de parler du film, mais de sa place dans un système filmographique. En gros, il ne s'agit plus que de régler ses comptes avec Tarantino pour x ou y raison. Partout il lui a été reproché son ego, de se regarder le nombril alors que les critiques eux-mêmes sont blessé dans leur propre ego, le film ne comblant pas telle ou telle de leurs attentes.
3. Les critiques oublient donc non pas combien il est difficile de réaliser un film mais surtout de le produire. Des années d'écriture et de production pour n'arriver qu'à un court moment d'exhibition en salle. Le tout réduit à néant par la multitude de top 10 qui pullule sur Youtube, le net et dans la presse. Il n'y a plus de film, simplement des "Best of" d'arguments. Quand la critique du journal le Monde vole aussi bas que celle d'un Durandal. L'un aime, l'autre déteste. Mais personne ne saurait raisonnablement dire pourquoi en dehors de leur goût et leur couleur.
4. Parcequ'il y a donc les cinéphiles de métiers, spécialisé dans la critiques (des spectateurs professionnels en quelque sorte, comme les Cahiers du cinéma qui s'excusent dans l’édito de août de prendre des vacances parce que vous comprendrez, ils ont vu trop de films, ils sont épuisés) mais aujourd'hui on a aussi le droit à des cinéphiles "fabricant de film". Je m'explique: voilà dans les deux cas des films de cinéphiles, l'un citant le Carpenter de The Thing (partout dans Hateful Eight: Morricone, Kurt Russel, le blizzard, les faux semblant, le jeu d'échec, la fin identique et j'en passe) et l'autre faisant un film à la Mario Bava (pour Crimson Peak je vais pas m'étaler, le références sont tout autant lisibles et nombreuses). Qu'est ce que ces références apportent au film? Rien. un peu de plaisir cinéphile à l'ancienne. Voilà dans les deux cas des films qui aurait été beaucoup mieux considéré dans les années 90. On a bien créé un culte à propos de Twelve Monkeys, alors qu'il s'agit du même modèle de film.
5. À l'heure des remakes et des reboots, plaire ne suffit plus. Il faut adorer ou haïr. Voilà deux films, un qui remake Carpenter et l'autre qui reboot Bava. Il n'y a pas d'enjeu stellaire, juste un plaisir formel.
6. Voilà donc deux films pas irréprochables dans leur traitement narratif, loin de là, mais c'est vrai qu'il sacrifie, l'un dans sa durée et son déroulé (inexplicable retour en arrière dans Hateful Eight), l'autre dans ses choix de casting (Mia Wasikowska et Tom Hiddleston dans Crimson Peak, exécrables...) un peu de leur qualité pour ne retenir que la passion du Cinéma.
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Créée
le 9 sept. 2017
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