Grâce à l'énorme succès dont il a bénéficié à la fin des années 80, le film a acquis le statut de film culte. A cet égard, on accepte de le voir plusieurs fois et de lui donner plusieurs chances. On se dit qu’il y a peut-être quelque chose que l’on aurait manqué, quelque chose de générationnel, de drôle, de culte. C’est se montrer d’une indulgence coupable : "Crocodile Dundee" est nul.

Le film traite de la rencontre de deux personnes et de deux mondes qui s’opposent en tout et qui, à la fin, réalisent qu’ils se complètent parfaitement. Les scénaristes (dont Paul Hogan fait partie) ayant eu l’intelligence de ne pas installer d’histoire parallèle, tel qu’un grand méchant, un complot ou une prise d’otage, le film repose uniquement sur ce mélange de cultures. Même si l’idée n’est pas très originale, elle n’est pas si mauvaise. Il suffit qu’elle soit bien exploitée. Le problème est ici. L’idée est très mal mise en valeur et totalement vidée de sa substance. Toutes les scènes intéressantes qu'aurait pu contenir le film ne sont ni sacrifiées, ni gâchées, ni ratées, elles sont tout simplement absentes. Lui est un rat des champs et elle un rat des villes. Lui sait survivre dans la jungle, elle dans la jungle urbaine. Lui mange des crocodiles bourrés de vitamines "but which smell like shit", elle mange des hot dogs bénéficiant des mêmes caractéristiques. Oui, et après ? Et bien après, le déluge. Le développement de leur relation n’est ni montré, ni expliqué. Pourquoi se plaisent-ils ? Que lui trouve-t-elle, et que lui trouve-t-il ? Quels sont leurs points communs qui leurs font oublier leurs différences ? Ils ne se parlent pas, et n’ont d'ailleurs pas l’air de se comprendre. On ne les voit même pas au lit ensemble. Le film aurait pu également s’intéresser aux Newyorkais superficiels et faux, les pousser dans leurs retranchements et les mettre face à leurs contradictions, grâce à ce personnage d’un autre monde, ignorant leurs codes de conduites et leurs règles de vie. Mais cela aussi est mis de côté. Même la scène de fin semble tournée en accéléré. Emballer c’est peser.
AlexLeFieutard
3
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste "Qu'il est dur de haïr ceux qu'on voudrait aimer"

Créée

le 3 nov. 2013

Critique lue 396 fois

1 j'aime

AlexLeFieutard

Écrit par

Critique lue 396 fois

1

D'autres avis sur Crocodile Dundee

Crocodile Dundee
Jackal
7

C'est bourré de vitamines, mais ça a un goût de chiotte

Sue Charlton, une charmante journaliste américaine, entend parler de Michael "Mick" J. Dundee, un chasseur australien qui a survécu à une attaque de crocodile, et décide d'aller à sa rencontre pour...

le 23 mai 2011

26 j'aime

6

Crocodile Dundee
Ugly
8

Choc de civilisations à l'Australienne

Découvert en France avec son show TV, Paul Hogan conquiert la gloire à 46 ans avec ce méga succès qui devient presque emblématique d'une génération. Partant d'une trame pourtant vue et archi vue (le...

Par

le 10 févr. 2017

22 j'aime

8

Crocodile Dundee
christof13
8

Alors ça flotte ?

Ce film je l'ai découvert sur le tard il y a 4 ans et même plus de 20 ans après sa sortie je trouve qu'il n'a pas pris une ride. Certes il est très typé année 80 mais justement cela fait partie de...

le 9 janv. 2017

15 j'aime

4

Du même critique

Certains l'aiment chaud !
AlexLeFieutard
10

Tout le monde aime Marilyn

Ce film est parfait. Il est l’incarnation de la comédie. Dès la troisième minute du film, lorsque l’on voit les bouteilles de whisky cachées dans un cercueil avec "Chicago, 1929" écrit sur l’écran,...

le 18 févr. 2013

15 j'aime

Star Trek Into Darkness
AlexLeFieutard
3

Le premier, oui. Pas le second.

Le premier se présentait comme une épopée spatiale. Pas le second. Le premier était un excellent divertissement qui ne se prenait pas au sérieux et qui, parfois, laissait filtrer quelques gouttes de...

le 30 mai 2013

13 j'aime

1

Le Dîner de cons
AlexLeFieutard
5

Francis Huster devrait changer de métier

Le film date de 1997. J’avais 13 ans. Je l’avais vu au cinéma avec mes parents, on avait rit. Je l’ai revu un certain nombre de fois. Je riais. J'avais même acheté la K7... Et soudain, j’ai réalisé...

le 29 juil. 2012

12 j'aime

10