Cutie and the Boxer
7.3
Cutie and the Boxer

Documentaire de Zachary Heinzerling (2013)

(Affiche colorée + Japon + Couple d'artistes = vif intêret)


"Surprise"
L'émotion principale que j'ai ressentie tout le long.
Quand j'ai lancée "Cutie & the Boxer", j'avais en tête une image très romantique de leur vie d'artiste, certainement idéalisée.


Mais à la manière d'Ushio, 80 ans, frappant avec rage son immense toile, cette vision s'est vité brisée pour laisser place nette à la vraie vie de ce couple, Ushio et Noriko : Bullie et Cutie.


Incompréhension


Leur art est reconnu: en témoigne la visite d'une représentante du prestigieux musée Guggenheim, venue acquérir quelques œuvres.


Pourtant, ils luttent pour joindre les deux bouts. Ils vivent dans un appartement à la limite de l'insalubre, le manque d'argent les menaces presque constamment.


Contraste
Bullie, dans un élan artistique violent, en mouvement, ne se soucie pas des détails.
Cutie , diamétralement opposée, offre un art délicat, doux, rétrospectif.


Les deux artistes se sont rencontrés à New York, à 18 et 41 ans. 6 mois après, ils se marient.
Mais les cahots de la carrière de Bullie, marquant Cutie par de nombreux bleus à l'âme résultent par un amour chaotique, surprenant de ténacité.



Même quand on voulait s'étrangler, il y avait de l'amour et de la
passion.



Touchant


Bullie, brut de décoffrage, est insupportable. Prétentieux, alcoolique, manquant cruellement et souvent de reconnaissance, mériterait qu'on le frappe à son tour avec ses gants de boxes.


A travers l'art de Cutie, dont le moteur principal fut l'histoire chaotique entretenue entre eux, on en apprends bien plus sur son mari: on découvre derrière son imposante personnalité des fissures, des faiblesses bien cachées.


A travers les séquences vidéos filmées bien plus tôt par leur propre moyens, on découvre Bullie fragile, hanté par "le démon de l'art", constamment à la recherche du "mieux", frustré, croyant dur comme fer à sa carrière, une ténacité à toute épreuve , écorché vif dans sa lutte pour la reconnaissance.


Dans sa chute, il emporte Cutie, qui rongée par le regret, continue d'aimer sincèrement Bullie. Même si il lui aura fait beaucoup de mal, même si leur fils est devenu lui aussi hanté par le démon de l'art et de l'alcool, et qu'elle aura tout tenter pour lui éviter de sombrer à son tour.


A 60 ans, elle sort enfin de son ombre, tente elle aussi de faire reconnaître son art. Cutie est lucide sur la relation qu'elle entretient avec son mari, assène en souriant des vérités pourtant blessantes ; loin d'avoir eue une vie de rêve, elle possède pourtant une force psychologique incroyable à toute épreuve, suscitant secrètement mon admiration.


Diamant Brut


Je ne pense pas peser mes mots si j'affirmais que ce documentaire est un bijou. Filmé à la perfection, Bullie et Cutie sont naturels et authentiques, sans jamais un seul ornement, un seul mensonge. Un travail sur le montage plus que réussi, un portrait complexe et jamais ennuyant, et une séquence finale ravissante qui vaut vraiment le coup d'oeil.

Lenoskaa
8
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le 26 mai 2015

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