Lorsqu'on s'apprête à voir un film de Dupieux, car oui il faut s'y apprêter, il faut venir préparé·e à visionner un film déconstruit, déroutant, insensé et méticuleusement réfléchi.
Commençons par ce que n'est pas ce film. Daaaaaali n'est pas un documentaire, ni un biopic, ou même un reportage. Ca n'est pas non plus un film classique montrant le génie d'un artiste encore incompris.
Daaaaaali est une interprétation du quotidien d'un peintre qui se voulait incompris. Une mise en lumière d'un personnage loufoque et de son point de vue sur sa propre vie au cours d'un film autour de sa personne.
La chronologie est, certes, peu digeste mais se marie avec l'ambiance du film et se fond dans la continuité de l'histoire, si bien qu'on en vient à ne plus se demander quelle scène se déroule quand. A l'image des YTP que l'on peut trouver sur internet, Daaaaaali est un pied de nez au cinéma classique et une porte vers le cinéma contemporain, avec un comique de répétition qui plait au public, un humour décalé et des interactions aussi gênantes que dans d'autres films du même réalisateur.
Le parti pris d'avoir plusieurs interprètes pour un même personnage, s'emmêlant dans les séquences, les étapes de la quête du produit final : le film, est le reflet d'un travail et d'une organisation ardus.
Quant à l'image, on se prête aux voyages entre décors désertiques des tableaux de l'artiste, on retrouve une couleur naturelle parfois même un peu brute qui nous plonge dans l'histoire sans filtres.
Alors ça n'est pas un film qui est adapté à tous·tes mais c'est un film qui se visionne avec légèreté, sans prise de tête.