Confortée par le radieux "8" de moyenne de mes éclaireurs, j'ai regardé ce film sans aucune appréhension. Maaaiiiis... c'était oublier que j'avais un cœur de pierre, et ce soir je vais devoir le démontrer à nouveau.
Je ne résume pas le pitch, il n'y a rien de plus à en dire que le résumé senscritique.
Les trente premières minutes étaient pas mal, une belle photographie, un acteur principal qui campe de façon excellente ce redneck malade sans foi ni loi. Et puis très vite, on devine la suite du scénario, la rédemption christique de Ron et sa survie miraculeusement longue. C'est dommage, car le sujet en lui même, le "buyers club" est vraiment intéressant et mériterait un meilleur développement.
La caution "histoire vraie" ne doit pas être un prétexte pour un scénario incohérent, malheureusement ici on assiste à des raccourcis qui font perdre toute cohérence, non pas à l’histoire, mais aux personnages, qui se métamorphosent du jour au lendemain. (spoil) Ron devient un ami des noirs et des homos, il se met en colloc avec un travesti, et finit même par aider les sidaïques gratuitement. Quant à Jennifer Gardner, cette espèce de potiche transparente, elle se fait marcher sur les pieds et n'ose pas réfléchir par elle-même, et paf, après la mort de son ami, elle devient Erin Brokovitch?
Les dialogues m'ont beaucoup gênée, je ne sais pas si c'était la version québécoise (on va dire que oui, et comme ça je ne noterai pas 4...), mais aucun ne me semblait juste, ils étaient soit trop "écrits", soit à côté de la plaque.
Peut-être que le réalisateur espérait nuancer ces problèmes par cet horrible pathos qu'on nous fait ingurgiter de force tout le long du film, poison bien plus insidieux que l'azt.
Voilà le plus gros défaut du film, son manichéisme, les gentils malades opprimés par le méchant état.
Ah, si cette génération avait connu ce magnifique clip, on en serait pas là! http://www.youtube.com/watch?v=MLvbmO-dkEw