Confortée par le radieux "8" de moyenne de mes éclaireurs, j'ai regardé ce film sans aucune appréhension. Maaaiiiis... c'était oublier que j'avais un cœur de pierre, et ce soir je vais devoir le démontrer à nouveau.


Je ne résume pas le pitch, il n'y a rien de plus à en dire que le résumé senscritique.


Les trente premières minutes étaient pas mal, une belle photographie, un acteur principal qui campe de façon excellente ce redneck malade sans foi ni loi. Et puis très vite, on devine la suite du scénario, la rédemption christique de Ron et sa survie miraculeusement longue. C'est dommage, car le sujet en lui même, le "buyers club" est vraiment intéressant et mériterait un meilleur développement.


La caution "histoire vraie" ne doit pas être un prétexte pour un scénario incohérent, malheureusement ici on assiste à des raccourcis qui font perdre toute cohérence, non pas à l’histoire, mais aux personnages, qui se métamorphosent du jour au lendemain. (spoil) Ron devient un ami des noirs et des homos, il se met en colloc avec un travesti, et finit même par aider les sidaïques gratuitement. Quant à Jennifer Gardner, cette espèce de potiche transparente, elle se fait marcher sur les pieds et n'ose pas réfléchir par elle-même, et paf, après la mort de son ami, elle devient Erin Brokovitch?


Les dialogues m'ont beaucoup gênée, je ne sais pas si c'était la version québécoise (on va dire que oui, et comme ça je ne noterai pas 4...), mais aucun ne me semblait juste, ils étaient soit trop "écrits", soit à côté de la plaque.


Peut-être que le réalisateur espérait nuancer ces problèmes par cet horrible pathos qu'on nous fait ingurgiter de force tout le long du film, poison bien plus insidieux que l'azt.


Voilà le plus gros défaut du film, son manichéisme, les gentils malades opprimés par le méchant état.


Ah, si cette génération avait connu ce magnifique clip, on en serait pas là! http://www.youtube.com/watch?v=MLvbmO-dkEw

Diothyme
5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Films 2014 : tentative d'en regarder au moins 5 par semaine

Créée

le 4 févr. 2014

Critique lue 2.1K fois

20 j'aime

7 commentaires

Diothyme

Écrit par

Critique lue 2.1K fois

20
7

D'autres avis sur Dallas Buyers Club

Dallas Buyers Club
guyness
7

Dallas, ton buyers univers club impitoyâââ âable

Inutile de revenir sur des choses évidentes, comme le parcours atypiquement prodigieux de Matthew McConaughey et le fait que le bonhomme soit devenu suffisamment intriguant pour que désormais on...

le 3 févr. 2014

109 j'aime

16

Dallas Buyers Club
Gothic
9

Bulls on Parade

[PAS DE GACHAGE/SPOILER FREE] Signé Jean-Marc Vallée et ne versant jamais dans le pathos, "Dallas Buyers Club" nous raconte l'histoire du texan Ron Woodroof, redneck grande gueule (pléonasme ?)...

le 1 févr. 2014

104 j'aime

33

Dallas Buyers Club
Sergent_Pepper
5

"C’était vraiment très intéressant."

Depuis que je fréquente des cinéphiles et que je me penche sérieusement sur la question, je prends progressivement la mesure de ce qui fait la spécificité d’une œuvre cinématographique. C’est un...

le 20 févr. 2014

103 j'aime

19

Du même critique

Demande à la poussière
Diothyme
9

Critique de Demande à la poussière par Diothyme

Arturo Bandini est jeune écrivain en devenir de 20 ans, tout récemment émigré à Los Angeles pour faire carrière. Il vivote grâce à une nouvelle parue dans un magazine : Le Petit Chien Qui Riait, dont...

le 21 févr. 2011

57 j'aime

16

Le Livre de l'intranquillité
Diothyme
8

Frag[île]ment

Je ne sais si j'ai aimé ou détesté Pessoa. Je reprends donc le clavier pour essayer d'y voir un peu plus clair. Je n'ai rien à lui reprocher, ni sur le fond, ni sur la forme. C'est un écrivain de...

le 30 déc. 2015

46 j'aime

19

C'est arrivé près de chez vous
Diothyme
9

Allez reviens gamin...

Enfin ma malédiction avec ce film est rompue, j'avais essayé de le voir, deux ou trois fois mais à chaque fois j'ai dû arrêter au milieu contre mon gré, pourtant il me plaisait bien. Je comprends...

le 3 juin 2011

42 j'aime

22