J’avais des doutes avant de commencer : « Apartment Wife » n’est pas la série la plus tentante, Nobuaki Shirai ne semble pas être un grand réalisateur et je n’avais vu Rena Kuroki que dans des rôles secondaires. De plus, le format était court : 62 mn. Et pourtant, cette histoire de femme au foyer sombrant avec entrain dans la prostitution est plutôt réussie. Le scénario de Shôichi Ikeda tout comme les personnages sont simples sans être caricaturaux. Les méfaits de la prostitution ne sont pas édulcorés, les deux copines de Satomi finissent mal et cela relativise l’épanouissement de l’héroïne. La réalisation de Shirai est vive et a su efficacement utilisé le large casting féminin pour à la fois alimenter voire le dépasser le quota de scènes « chaudes » et faire progresser l’intrigue. La qualité de l’image est au rendez-vous (surtout dans les scènes de stupre avec Sakai, avec Satomi..) et le tout est remarquablement rythmé. Enfin, la transformation de Satomi constitue le principal fil conducteur du film. Il faut dire que pour ce rôle Rena Kuroki est parfaite et transcende l’image. Sa transfiguration de femme esseulée, femme infidèle, femme piégée en femme qui s’épanouit sexuellement et financièrement dans la prostitution transparaît à l’écran. Elle est parfaitement secondée par Kiriko Shimizu, Misa la voisine plus dépressive aux prises avec son mari joueur et chômeur. Naomi Oka (Kiyoko Sakai), complète le panorama des ménagères des banlieues qui se prostituent. Cette dernière le fait par l’appât de l’argent facile et la volonté de changer de classe sociale. Rina Awashima complète ce beau casting en jouant Yoshie, la jeune sœur de Satomi dans une petite scène qui renforce la frustration du personnage principal.

Ce n’est pas un film crapoteux sur le désarroi des ménagères de banlieue, même si on peut douter que tous les clients de la prostitution soient des « performeurs » sexuels. L’histoire de Satomi semble certes enjolivée, mais le film n’oublie pas le côté sombre de l’activité (les macs, la violence physique et morale). Ce film plaisant et rythmé mérite un détour sans être un oeuvre majeure.

TeryA
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le 29 janv. 2024

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