Dans la peau de Jacques Chirac retrace les 12 ans de présidence de la France de Jacques Chirac mais plus généralement de sa carrière politique entamée au milieu des années 60.

Chirac, qui s'exprime par la voix de Didier Gustin qui l'imite plutôt bien, devient attachant comme lorsqu'il était en exercice. Il apparaît très français. Disant tout et son contraire, volontiers magouilleur, goinfre, mais profondément humain, il reste un formidable animal politique qui a su faire du RPR, le parti qu'il a crée, une véritable machine à gagner (mairie de Paris, Elysée) éliminant méthodiquement tous ses adversaires politiques de Balladur à Jospin exception faite de Mitterrand pour qui il a toujours semblé avoir du respect malgré des relations tendues.

Même si l'on apprend pas grand chose, Karl Zéro et son équipe d'archivistes dressent tout de même un portrait complet de "Chichi", de ses débuts dans sa Corrèze natale jusqu'aux émeutes de banlieues en 2005. On rit pas mal de certains bons mots. On est atterré aussi quand on voit les contradictions du bonhomme qui a gouverné la France pendant 12 ans dont l'action internationale est louée (refus de la guerre en Irak, taxe de solidarité sur les billets d'avions pour financer les pays en voie de développement) alors que sur le plan intérieur il n'est pas parvenu à réduire le chômage ou l'insécurité.

En cela, il en ressort un personnage attachant grâce à la complaisance de certains médias, romanesque comme Mitterrand, ayant marqué l'histoire de la France d'après-guerre au vu de la longueur de sa carrière politique, mais dont sa politique de gouvernance de la France laisse dubitatif.

Comme il est dit à un moment dans le documentaire, il a aimé batailler pour accéder au pouvoir sans trop savoir quoi faire une fois qu'il l'avait entre les mains.
Incertitudes
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le 7 août 2013

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