Un an dans l'église des Taïgas

Je suis libre parce que mes jours le sont

Rompre avec son monde, tout quitter, vivre en ermite... Ce sont des idées, des idéaux récurrents, abordés dans l'art depuis toujours et pour toujours.

Pourquoi j'ai aimé ce film, particulièrement ? C'est tout simple.

J'ai pu (et ce n'est pas souvent) me projeter, me retrouver dans le personnage, le voir vivre pour moi une aventure que je n'ai pas (pas encore?) le courage d'entreprendre.
Le traitement des personnages est très léger, assez ouvert, ce qui rend la chose possible, on ne sait rien de sa vie, si ce n'est qu'il est Chef de Projet Multimédia, ce qui m'a amusé, car c'est aussi un peu mon métier.

Au niveau du jeu, minimaliste mais juste, Raphaël Personnaz est vraiment à mes yeux l'un des acteurs français les plus sympathiques de sa génération.

Le scénario n'a rien d'exceptionnel, certains évènements sont même plutôt prévisibles notamment

Mais ce n'est pas ce qu'il faut venir chercher en allant voir ce film. C'est un appel à la prise de distance, et de conscience par rapport au temps qui passe, à la recherche puis à la découverte de sa vie intérieure, comme l'appelle le personnage principal, qui finira par comprendre qu'elle n'est pas exactement telle qu'il l'imaginait puisque

Ce film est globalement très ouvert. Il n'impose pas réellement d'axe de réflexion, mais laisse cette dernière possible, dans la contemplation de plans il faut le dire magnifiques : traversée du Baïkal gelé en camion, moto, patins à glace. Scènes de blizzard, mais aussi de calme sur la Taïga, c'est visuellement somptueux.

La musique d' Ibrahim Maalouf se prête parfaitement au film, sans en faire trop, c'est parfait.

Le personnage échappe de peu à la mort à de multiples reprises, pourtant je suis sorti de la séance avec pour seule envie celle de donner ma démission et de partir en Sibérie moi aussi.