Histoire d'eaux troubles.
En tant que fondateur, secrétaire, trésorier et unique membre du J.C.F.C.G., autrement dit du "Jennifer Connelly fan Club de Grenoble", je ne pouvais résister au désir de voir "Dark Water" , et ce, malgré une critique assez peu enthousiaste, du moins la "professionnelle"... Eh bien, j' ai vraiment aimé ce film, et pas seulement pour les ( très) beaux yeux et le jeu irréprochable de l'actrice... et de tout le casting. On est plongé d'emblée dans une ambiance pesante et menaçante qui fait naître et entretient jusqu'à la fin un sentiment de profond malaise . La superbe photo en demi-teintes dans les gris colorés transforme ce quartier pauvre de New York en une cité de fin du monde accablée par une pluie obsédante. L' appartement, n'est pas le refuge escompté mais une amplification maléfique de l'hostilité moite de la rue et de la vie perturbée de Dahlia Williams. Les infiltrations de plus en plus inquiétantes, le comportement étrange du gardien font que cette "histoire d'eau" nous fait progressivement passer de l'inquiétude à l'angoisse et partager avec elle la folle dérive mentale d'une mère désireuse de protéger à tout prix sa petite fille et qui ne sait ni quelle est exactement la menace ni d'où elle provient.
Bien sûr, les amateurs de gore seront déçus car ce n'est pas un film d'horreur. Les effets sont plus subtils, même si parfois les procédés un peu appuyés du bruitage et de la musique pointent leurs stéréotypes.
Bref, je comprends assez mal que la critique ait traité ce film avec autant de sévérité. En réalité, il a été d'emblée et peut-être snobinardement condamné parce qu'il s'agit d'un "remake" d'un film paraît-il déjà "culte" quoique récent du japonais Hideo Nakata . Comme je n'ai pas encore vu l'original, je ne peux comparer. Quoi qu'il en soit, ce film ne mérite nullement le dédain affiché par la presse.