Darna
Darna

Film (1991)

Des choses gentilles à dire sur ce film :

Pilier de la culture populaire philippine, Darna est l’équivalent asiatique de Wonder Woman, une héroïne autant plantureuse que valeureuse qui combat le mal en petite tenue et pare les balles avec ses bracelets dorés. À l’instar d’un Green Lantern avec sa bague, elle tire son pouvoir d’un caillou magique venu du ciel, passant de Narda (une petite fille au début de sa carrière, une jeune femme ensuite) à Darna, l’invocation de son prénom dans un sens et dans l’autre lui permettant de changer de personnalité... les lunettes de Clark Kent/Superman mais en plus bruyant. Bref, Mars Ravelo et Nestor Redondo ont lorgné sur tout ce qui se faisait et ont créé une héroïne à la longévité aussi extraordinaire que ses modèles : après plus de 70 ans, une quinzaine de films et une série télé au compteur, Darna est toujours en forme(s).

Darna cuvée 1991 qui met en scène Nanette Medved dans le rôle titre, est un vrai bon nanar, comme certaines adaptations bien connues de Captain America ou les 4 fantastiques version Corman du reste. Petit bijou de naïveté réjouissant, Narda accumule les caractéristiques superhéroïques d’un autre temps : torgnoles à la chaîne comme les donneraient Bud Spencer ou Terence Hill, empilade de gangsters, scènes de vol plus artisanal encore que celles de L’homme puma, sauvetages divers en accéléré, lançage de mobilier en carton dans la tronche... Des éléments classiques mais distribués avec suffisamment de régularité pour permettre de bien encaisser les petits ventres mous du film.

Plus fascinant encore, celui-ci apparaît comme un divertissement familial au sens large. Très large. En ce sens que les enfants auront leur doudou déconneur, les ados, de la castagne et de la mort parfois brutale, et papy une héroïne dont le fuselage délicat est bien mis en valeur par un costume très léger (Aaaah Narda qui sort de l’eau comme dans une pub Tahiti). Darna peut un coup lustrer amoureusement le crâne d’un bad guy avant de le mettre KO, ça ne l’empêchera pas de dessouder des méchants en leur retournant leurs balles, d’un côté Darna peut être le plus innocemment du monde sauvée par les gosses qui la libèrent de ses liens tandis que les méchants sont à deux pas, à plat ventre en train de prier très benoîtement, et de l’autre on peut voir une femme chauve-souris cramer contre une croix sous les vivats de la foule...

Petite gâterie, l’un des personnages, le serpent Vibora, familier de Valentina (Pilar Pilapil), l’une des antagonistes principales des aventures de Darna, se trouve être, à l’écran, un gant marionnette. Truc hybride entre Triste sire, le sac de J’ai épousé une extraterrestre, Salacious Crumb et l’héritage de ventriloquie de cabaret, mais en beaucoup plus cheap, Vibora ne recule devant aucun mot d’esprit et assure avec beaucoup de balourdise son rôle de side-kick comique.

C’est fun et, malgré un aspect foireux, ça a tout ce qui manque à la grosse majorité des productions Marvel actuelles, à savoir un cœur.

Je veux jouer au bingo des clichés avec ce film

Le lien pour jouer, c'est là : https://www.incredulosvultus.top/darna

Ou sinon, je regarde juste les 43 ingrédients du bingo de ce film parce que c'est trop cool

Personnage > Agissement

S’exclament la même chose et en même temps – Contre-intuitif > Drague incongrue dans un moment de tension – Montre un truc du doigt – Se regarde dans un miroir > Maquillage, nœud de cravate, etc.

Personnage > Caractéristique

Suicidaire > Menace de sauter d’un immeuble – Super pouvoir > Élu·e, désigné·e par la prophétie, clé de la destinée, etc. – Tension > Maniaque de la gâchette

Personnage > Citation

Exprime du soulagement > « Bingo ! » – Ordonne > « Tuez-le ! » / « Tuez-la ! » – Récrimine > « Mais lâchez-moi, sales brutes ! »

Personnage > Héros ou héroïne

Son fils, sa fille, sa femme, un·e proche est en danger, entre les mains des méchant·es – Tension > Donne une leçon de courage face à son bourreau

Personnage > Méchant·e

Mégalo > Mwahahahaha ! (rire théâtral)

Personnage secondaire

Badauds qui montrent l’action du doigt – Journaliste fouille-merde/chasseur de scoop – Meute compacte de journalistes

Réalisation

Course-poursuite > Gros plan du pied sur la pédale d’accélération ou de freins – Gros plan > Pieds d’un personnage battant dans le vide – Habillage > Incrustation de texte sur l’écran : lieu, date, heure, etc. – Média > Point de situation par un reportage télé, radio ou presse écrite

Réalisation > Accessoire et compagnie

Ambiance > Pas de rituel sans un millier de bougies minimum – Pouet-pouet > Effet pyrotechnique hasardeux – Pouet-pouet > Fausse blessure – Pouet-pouet > Mannequin en chute libre

Réalisation > Audio

Bruit exagéré > Coups donnés lors d’un combat au corps-à-corps – Bruit exagéré > Les épées, cannes, flèches, lances font woosh et cling ! – Effet > Bruitage d’apparition/disparition/téléportation – Locution > Voix mystérieuse qu’on dirait provenir tout droit des chiottes

Scénario > Blague, gag et quiproquo

Coups en rafale – Est bourré·e ou drogué·e (gag) – Se cache (gag)

Scénario > Contexte spatio-temporel

Véhicule en panne

Scénario > Élément

Gifle de femme outrée

Scénario > Situation

Tension > Suspendu·e dans le vide

Thème > GI Joe

Ordonne > « Go, go, go ! »

Thème > N’importe quoi

Carton-pâte > Coup de poing pouet-pouet – Non-suspension d’incrédulité > Le/la méchant·e devrait en toute logique tuer la/le gentil·le immédiatement ; au lieu de quoi il l’abandonne en vie dans une situation jugée désespérée mais qui permettra au/à la gentil·le de s’en sortir

Thème > Sexisme hostile à l’égard des femmes

Attitude, remarque et/ou stéréotype sexiste – Objectification sexuelle > Reluque une femme – Objectification sexuelle > Tenues légères – Objectification sexuelle > Travelling pied/tête sur une femme – Outrage sexiste > Siffle une femme

Thème > Testostérone

Plie/brise une arme en métal à mains nues

---

Barème de notation :

  • 1. À gerber
  • 2. Déplaisir extrême et très limite sur les idées véhiculées
  • 3. On s'est fait grave chier
  • 4. On s'est fait chier mais quelques petits trucs sympas par-ci par-là
  • 5. Bof, bof ; pas la honte mais je ne le reverrais jamais ; y'a des bons trucs mais ça ne suffit pas
  • 6. J'ai aimé des trucs mais ça reste inégal ; je pourrais le revoir en me forçant un peu
  • 7. J'ai passé un bon moment ; je peux le revoir sans problème
  • 8. J'ai beaucoup aimé ; je peux le revoir sans problème
  • 9. Gros gros plaisir de ciné
  • 10. Je ne m'en lasserais jamais
IncredulosVultus
7

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films de super-héros et Les meilleurs films d'action avec une héroïne

Créée

le 28 janv. 2024

Critique lue 13 fois

Critique lue 13 fois

Du même critique

Supermarket Woman
IncredulosVultus
8

Les têtes de gondole, c’est sa grande passion !

Des choses gentilles à dire sur ce filmUn peu comme ont pu le faire le tandem Kervern/Delepine dans Le grand soir, Juzo Itami réussit à rendre fascinant et beau un univers qui ne l’est pas forcément...

le 12 sept. 2022

3 j'aime

Joe's Apartment
IncredulosVultus
8

Broadway échelle 1/1000

Des choses gentilles à dire sur ce film : Rendez-moi mes poux sur le fond, La petite boutique des horreurs version Oz sur la forme, Joe’s apartment est un condensé de bonheur et d’impertinence...

le 31 oct. 2023

2 j'aime

V/H/S/99
IncredulosVultus
6

Skip to the end

Les V/H/S se suivent et se ressemblent. Cette fois encore, on baille plus ou moins poliment jusqu’à l’arrivée du bon segment. Il y a bien un petit quelque chose avec l’animation des petits soldats...

le 19 oct. 2023

2 j'aime