100% pur sucre

Ce film donne l'impression de regarder une publicité Givenchy de 2 heures. On retiendra quand même Chris Cooper, qui compose le seul personnage un peu tangible de l'histoire, le seul auquel on croit vraiment et qui prend vie. Il est comme souvent parfait. Mais tout le reste ressemble à un conte pour enfants mal raconté, avec une voix-off omniprésente ratée, des effets de mise en scène toc, une bande originale pompeuse et pompière, des acteurs empruntés ou qui font dans le cliché.

Il y avait quelque chose à creuser dans le texte original mais tout est très mal exécuté à l'écran. On sent un sujet poindre le bout de son nez et c'est d'autant plus dommage. Il y avait matière à accoucher d'une adaptation qui prendrait beaucoup de libertés, en fouillant du côté de la psyché féminine, du côté de l'éducation, du côté de la cruauté amoureuse sado-maso mais Mitch Glazer est un scénariste limité qui semble avoir beaucoup de mal à gérer des personnages féminins et s'il choisit de garder de bonnes choses du texte d'origine, il n'en fait rien. Tout reste à la surface, sans réelle émotion hormis les plus élémentaires, saccagées à grands coups de boutoir musical ou de ralentis ringards. Tout reste illustratif. Tout glisse. Le résultat est inoffensif. D'où l'impression de se retrouver devant une publicité pour du parfum. Difficile de savoir ce qu'il s'est passé dans la vie d'Alfonso Cuarón entre 1998 (date de sortie du film qui nous occupe ici) et 2001 (date de sortie de Et... ta mère aussi !) mais ce fut semble-t-il une période bénéfique pour le réalisateur car, même si Y tu mamá también n'évite pas, lui non plus, certains écueils ni quelques fautes de goûts esthétiques, il a tout d'un premier film... comme un recommencement et reste un film presque réussi. Tout le contraire de ces Grandes espérances qui est un film complétement raté.