Après un premier film très remarqué à Cannes, Jacques Audiard nous revient avec cette rencontre entre une brute animale et une séductrice amputée, que la vie va rapprocher par ses mésaventures.

C'est dur de commencer en disant que le film ne m'a pas touché. Mais pas du tout. À aucun moment je n'ai été ému par les situations et les mésaventures des personnages. Car on assiste ici à une succession de crasses et de drames de la vie où tout s'accumule sans pour autant qu'il y ait une raison autre que la fatalité. Les personnages en ressortent toujours faibles, à subir continuellement une situation qu'ils créent parfois, directement ou indirectement.

Si cette surenchère émotionnelle me bloque complètement, c'est uniquement dû au scénario et à ses rebondissements plus ou moins prévisibles, mais toujours inintéressant. Tellement de thèmes évoqués qui sont lâchés en route, mais toujours avec subtilité et un énorme sens de l'enchaînement. Et on n'en blamera pas la technique qui est, elle, impeccable. Bon, Jacques Audiard doit être un fétichiste des nuques ou des cheveux (je n'arrive pas à me décider), tant elles sont souvent la seule chose filmée des personnages.

Le mouvement est bien capté, le rythme est assez bien dosé malgré de lourds passages beaucoup trop lents. Mais l'ambiance est pesante et les gestes mesurés pour faire de ce film un véritable portrait réaliste d'un personnage torturé qui révèle encore plus Matthias Schoenaerts après son autre rôle gigantesque dans Bullhead. Et Marion Cotillard accentue encore plus le phénomène car elle est plus sublime que nature. On a un duo impeccable et magnifique à voir interagir entre eux et sous un aspect mélangeant tendresse et violence.

Pour conclure, malgré deux acteurs superbes et une technique exceptionnelle, bas aucune émotion ne ressort de cette accumulation de prévisibilité et de thèmes trop nombreux, pas intéressant et plus ou moins mal traités.
cityhunternicky
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le 24 mai 2012

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