Vu à l'occasion d'une projection en histoire du cinéma des 1960's.
Malgré son statut d'auteur extrêmmement imposant je n'ai quasiment rien vu de Pasolini, je n'ai pas encore pu voir Théorème et Salo ou les 120 journées de sodomes qui m'intéresse énormément, sa trilogie de péplum avec Médée, Oedype Roi et L'evangile selon saint mathieu ou encore sa trilogie de la vie qui (des extraits que j'en ai vu) montre le sexe de façon légère. J'ai uniquement vu son court métrage La ricotta qui était amusant avec une part d'étrangeté.
Ce film de Pasolini que j'ai vu -vous y êtes habitués si vous lisez mes critiques des films projetté en cours- dans un certaine état de fatigue qui a pu nuire à mon apréciation du film.
Pour exprimer mon avis simplement, je trouve que le film a de l'intérêt mais qu'il finit par lasser, si on le découpe en deux avec l'entracte, je trouve que la première partie qui pose les personnages et qui fait une critique assez moqueuse de l'institution religieuse fonctionne extrêmmement bien mais que la seconde partie plus ouvertement politique est longue et ennuyeuse.
Au cours de la première partie on sent un vent de liberté avec le générique chanté très agréable, une scène de danse assez grâcieuse et moderne, un corbeau qui parle et des prêtres comuniquant avec des oiseaux pour les évangéliser dans des échanges très amusant par le ridicule de leur déplacement et par les dialogues eux même avec une parodie de Jesus qui vire les marchands du temple. Cette partie est en plus très belle esthétiquement, elle nous montre des décors impressionant en plan large comme l'arbre aux oiseaux ou les différentes ruines et se conclue en se moquant de la façon dont l'Eglise s'est imposé partout dans le monde sans jamais instaurer la moindre paix entre les peuples.
La seconde partie commence par la phrase (pas forcément au mot près, de mémoire):
"Si vous ne l'avez pas compris juqu'à maintenant, le corbeau est un intellectuel de gauche"
Les problèmes commencent à ce moment là, avec un propos politique qui m'a semblé un peu simple: j'ai compris quelque chose du genre "C'est pas bien d'exploiter les gens parce qu'à un niveau au dessus on est nous même exploiter" et "Les idéaux comunistes sont en train de disparaître avec la mort du chef du Parti Comuniste Italien et les gens de la classe moyenne et bourgeoise finissent par étouffé ces idées chez eux car cela trouble leur confort". Ces idées ne sont pas inintéressantes mais le film semble un peu stagner et perdre en idées dans les 40 dernières minutes ce qui a fini par me désintéresser.
Ce film me semble être une sorte d'Ovni libre et politique qui a en soi des rapports avec La Ricotta avec ses très nombreux décors en zone rural, son jeu sur le son en post synchro qui double le corbeau comme un humain et les humains comme des oiseaux par moments, dans l'utilisation libre des accélérés plusieurs fois dans le film ou même dans sa critique de l'institution religieuse et sa moquerie du sacré.