mai 2010:

Un des premiers Imamura, réalisateur que j'aime énormément. Ici, il s'attèle à un genre très spécifique, le film de casse.
Une bande hétéroclite essaie de récupérer un trésor de guerre enterré sous la boutique d'un boucher dans un quartier promis à la démolition. Ils ouvrent une fausse agence immobilière à quelques mètres et creusent un tunnel censé les relier au sous-sol de la boucherie.

Sujet basique, traditionnel du cinéma de divertissement auquel Imamura n'apporte finalement que très peu si ce n'est un savoir-faire formel assez remarquable. Le cinémascope noir et blanc sert une mise en image très léchée. Les éclairages montrent très astucieusement la fièvre qui gagne de plus en plus ces êtres avides. Souvent j'ai pensé au "Trésor de la Sierra Madre" de Huston. Les personnages peu scrupuleux au départ perdent de plus en plus le contrôle d'eux même, le peu d'humanité qu'ils avaient. Tous, plus ou moins, sont des caricatures, des illustrations de ratés, la lie de la société : le violent, la pute, le lâche, le fourbe et le paria.

Si le scénario s'en était tenu à cela, le film aurait paru plus équilibré. Là, il est malheureusement alourdi par une histoire d'amourette parallèle et ultra conventionnelle dont les personnages n'apportent pas grand chose si ce n'est une part de comique forcément malvenue dans un film à l'aspect noir.

Le film devient passionnant sur la toute fin, quand les protagonistes s'approprient enfin le magot et que le film s'emballe. Jusque là le rythme était un peu poussif et le ton indécis : policier ou comédie romantique, on ne savait trop vers où l'on voulait nous amener, attente préjudiciable.
Alligator
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le 7 avr. 2013

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