Point de chute : Mexico, ville synonyme de nouveau départ pour une fille et son père après la mort de Lucia, mère et épouse. Un appartement dépoussiéré de souvenirs, des camarades de classe souriants et liants avec Aléjandra qui semble vivre ce drame comme un léger accroc dans sa jeune existence (sans doute trop occupée à sortir son père englué dans une affliction silencieuse). Premières cuites, première coucherie – filmée et envoyée à tout le lycée – Alé déchante et paye au prix de sa dignité une intégration trop rapidement acquise. S’ensuivent toutes les déclinaisons que peut recouvrir la violence (sévices corporels, insultes, harcèlement) et l’enfermement mental qu’elles provoquent ; Alé mime avec une gestuelle au carré les habitus de la vie paisible d’une adolescente en reconstruction jusqu’à ce qu’elle disparaisse sans préavis, laissant derrière elle un père ravivé par une douleur irréparable. Michel Franco signe un film à la limite du regardable tant les plans séquences (d’une lenteur asphyxiante) regorgent de sévices nauséabonds infligés à une jeune fille qui a pour seul chef d’accusation l’envie et la fougue de ses 16 ans. Un long métrage choc qui décortique l’infinie perversité d’une jeunesse à priori sans histoire et dissèque les différents degrés d’acceptation de ces humiliations par une esseulée au caractère plutôt solide. On en ressort extrêmement mal à l’aise (en aucun cas tétanisé par l’émotion et c’est très dérangeant au regard de la perfidie humaine qui vient de nous être servie pendant 1h40) avec la sensation d’avoir vu un film-leçon que l’on ne conseillera à personne compte tenu de la non-nécessité de s’infliger un coup de poing cinématographique (imposé en préambule par l’affiche) même bien envoyé.
Floruspocus
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le 21 nov. 2012

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