Devotion
5.7
Devotion

Film de J.D. Dillard (2022)

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Je n'ai pas trop compris le projet.

Copier outrageusement Top Gun, ok (dommage de le faire en même temps qu'un épisode 2 de qualité), mais vouloir en plus raconter une fable historique ET sociale, çà fait un peu trop pour un Blockbuster.


Un film de guerre sans guerre, c'est un film d'action, ou une romance ?

Le film prend beaucoup trop de temps dans son premier tiers en décidant de rester à terre. Là où Top Gun montrait les entrainements et les corps huilés de ses personnages, développait une histoire d'amour sirupeuse et incongrue, Dévotion raconte la construction d'hommes "nés trop tard" qui s'engagent pour combattre dans le ciel, une aberration dans cette période d'après guerre où les combats manquent, et la technologie progresse trop vite pour être maitrisée.


Alors on suit des hommes au sol qui nous parlent de leurs peurs des combats, du racisme systémique dont l'un d'entre eux fait l'objet, de la fraternité qui les réunit, et de leur rêve de protéger et servir. Mais tous ces sujets intéressants sont à peine survolés dans une première heure de film résolument bavarde (Top Gun durait 1h50, Dévotion 2h20).


Un film de guerre sans guerre, sans action, et sans romance, c'est quoi ?

Quand vient enfin l'heure de s'envoler, c'est pour la guerre, froide, et l'absurdité de l'attente dans les portes avions qui les mènent d'un bout à l'autre du monde, en Méditerranée, puis en Corée. Ce premier arrêt en Italie rallonge encore la durée d'un film qui s'embourbe dans une répétition de sa première heure : crainte de la guerre, racisme, fraternité, testostérone.


Top Flop

Le dernier tiers réveille le spectateur avec quelques scènes de combats visuellement sympa (mais loin de Top Gun 2) dans une guerre de Corée dont on n'apprendra rien, et qu'on survolera littéralement. L'heure trente passée à construire les personnages et leurs peurs devrait payer à ce moment là, et faire ressentir toute l'horreur de la guerre, mais le film ne montre pas une seconde de violence. Résultat, il n'y a pas de changement de rythme, et les évènements passent sans panache, sans charisme, sans affect. Dommage car il y avait du potentiel à utiliser ces lenteurs initiales.


En fait c'est un biopic

Alors que le film aurait pu s'arrêter sur une scène de crash (passage obligé du film d'aviation) il traine encore en longueur pour un hommage final faisant basculer le film dans les tréfonds du biopic, et terminant d'enterrer la comparaison avec Top Gun : Alors que l'un cherchait l'immersion et atteignait le fun (la musique y était pour beaucoup, les Ray-ban aussi), l'autre se perd dans une réflexion verbeuse en essayant d'intellectualiser l'action et la guerre. Un film de canapé, en somme.

Jb_tolsa
5
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le 13 févr. 2023

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