Même pas peur !

Don't Be Afraid of the Dark, un film que je connaissais depuis quelques années déjà grâce à un pote qui m'avait bien vendu un concept terrifiant, mais que j'avais comme oublié. Vlà dis pas qu'il débarque soudainement un soir sur RTL9. J'enregistre tout ça et je lance le visionnage après avoir bien éteint les lumières, histoire d'être à fond dans le délire du film. Mais il m'en aurait fallu plus, beaucoup plus, pour obtenir la frousse recherchée.

Qu'on se le dise, le film ne fait pas assez peur et n'est pas assez glauque. Peut-être que pour une autre oeuvre j'aurais encore pardonné, mais ici non car tous les ingrédients étaient là : un concept béton, des décors flippants et Del Toro qui chapeaute le tout. Tous les problèmes résident dans l'exécution, ou plutôt dans les créatures, dites les fées des dents. Même si je n'ai aucun problème avec le design improbable mélangeant Gollum avec un rat de goutière, force est de constaté que ces bestioles sont stupidement utilisées. Que les bande-annonces nous les montrent histoire de bousiller tout le suspense, je peux encore accepter, mais que le film lui-même le fasse au bout de 5 minutes, là je ne comprend pas. L'intrigue n'a même pas vraiment commencé qu'on sait déjà ce qui va attendre les protagonistes, ruinant la possibilité de trembler de peur en se demandant qu'est-ce que c'est ces voix bizarres au millieu de la nuit et ces objets qui disparaissent mystérieusement. Les héros ne le savent pas mais nous, spectateurs, on le sait. Hé ouais forcément puisque Troy Nixey insiste pour mettre dès le début les gremlins de service en gros plan, pas planqués pour un sous. Alors faut avouer que parfois ça marche, notamment la séquence du lit qui s'avère efficace malgré une stupidité improbable. En parlant de stupidité, je n'arrive pas non plus à prendre la menace au sérieux puisque je ne comprend pas ce que veulent les créatures : elles changent littéralement d'objectif à chaque nouvelle attaque. Une fois elles veulent faire peur à la gamine, une autre elles veulent la buter, une fois elles veulent éborgner Guy Pearce puis après elles lui refont plus rien jusqu'au climax, etc. Tout étant censé être expliqué par une scène d'exposition feignante qui promet un univers fantastique bien glauque mais dont on ne voit que la surface. C'est très bête, surtout quand on sait que c'est Guillermo Del Toro qui est derrière le projet. Tout le style du bougre transpire d'ailleurs du film, qu'il s'agisse de la direction artistique (les décors, les couleurs, le design des créatures), de l'ambiance ou même de certaines scènes qui ont été carrément réalisées par le Mexicain (la scène du jardin c'est littéralement du Labyrinthe de Pan). Au final, même si l'ensemble est pas trop mal dirigé pour dire que c'est un premier film, j'aurais peut-être préféré que ce soit Del Toro qui fasse lui-même le bousin. Mais pas sûr que ça aurait changé grand chose puisque le scénario est de base pas dingo... et c'est Guillermo qui l'a co-écrit. Aïe !

En gros, je sais pas trop quoi faire de ce Don't Be Afraid of the Dark. C'est loin d'être mauvais et mal fait, ça a quelques fulgurences visuelles et c'est globablement assez original... mais merde quoi ça fait pas assez peur ! Et avec une histoire pareille, c'est franchement impardonnable ! C'est frustrant, voilà !