Don’t Call Me Gigolo est typique de ces petites productions érotiques sans le sou, sans le scénario et avec une mise en scène de téléfilm sans éclat. On y découvre deux histoires qui cohabitent de façon hasardeuse. On se demande bien ce que le récit entre Shum Wai et Charlie Cho fait en parallèle de celui qui concerne essentiellement Stuart Ong et Chan Ting. Il y a bien un moment ou deux où ces univers se retrouvent, sans qu’il y ait d’ailleurs de grandes conséquences à l’une des parties comme de l’autre. Autant dire que celle de Shum Wai, en jean bermuda et Charlie Cho, en pseudo-entrepreneur ne sert pas à grand-chose, si ce n’est grandir la durée de ce film qui peine à offrir une histoire captivante. Le premier réclamant inlassablement une somme d’argent que lui doit le second. Aucun point d’orgue à cette histoire, même pas un de ces moments Cat.III où un Shum Wai des grands jours pourrait faire cracher l’argent à un Charlie Cho jouant les équilibristes. On en restera là. A tel point où l’on se demande si Don’t Call Me Gigolo n’emprunterait pas quelques séquences à une autre production de cette même Catégorie.


Pour le reste, la relation Hwa et Chang aurait pu offrir un thriller mélodramatique « honnête » s’il y avait eu un petit effort d’écriture et une réalisation maintenant un certain suspense. Malheureusement, tout est écrit d’avance dans ce Don’t Call Me Gigolo. Aucune surprise tant on sent le dénouement désespéré venir. Hwa s’adonnant finalement, pour des raisons familiales à cette profession de gigolo qu’il exècre sous les yeux de cette femme qu’il aime. Chang Wen Sheng, rongée par un mal de vivre qui doit faire avec un compagnon violent, espèce de petit malfrat et dont on comprend qu’il l’a sorti de la misère. Comme souvent avec ces productions où le happy end n’est que triste illusion, le dénouement final viendra à bout de ses personnages ayant empruntés des chemins de non-retours. Et si l’on est servi avec la partie dramatique, vous vous demanderez (peut-être) quant est-il de la partie érotique ? Eh bien, pas grand-chose à se mettre devant les yeux pour l’amateur. Quelques scènes de douches et une scène softcore, à un point où l’on se demande si la qualification « érotique » est bien judicieuse…


Don’t Call Me Gigolo aurait gagné à avoir un peu plus d’ambition et quelques coupes pour recentrer son intrigue principale. Ma Tin aurait ainsi pu éviter de réaliser un film bâtard et si impersonnel.


(voir peloche et + : https://hongkongmovievideoclub.wordpress.com/2014/10/10/dont-call-me-gigolo-1993-ma-tin-avis-review/)

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le 19 oct. 2014

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