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Réfléchir avant de juger !


Douze hommes en colère, traduit en français, est un film réalisé par Sidney Lumet en 1957 et dont le scénario vient de Reginald Rose. Qualifiée comme dramatique, l’œuvre est originaire des Etats-Unis, aussi filmée là-bas. Il a nécessité 340'000 dollars de budget. Il a participé à plusieurs festivals et a remporté l’oscar du meilleur film en 1958.
Les douze hommes ont tous assisté à un procès qui ne figure pas devant la caméra. Ils sont ensuite convoqués pour une délibération mettant en cause l’innocence ou la culpabilité d’un jeune garçon de dix-huit ans qui aurait assassiné son père. Il l’aurait poignardé au torse avec un couteau. Si le verdict est qu’il est un meutrier, il sera mis à mort sur une chaise électrique. Toutefois, tous les douze doivent partager le même avis pour que le résultat du vote final soit pris en considération. Ils sont enfermés dans une pièce afin de se mettre d’accord. De plus, on comprend que ce jour-ci s’annonçait être le plus chaud de l’année. Donc les jurés suent tout au long du débat, vêtus de chemises et cravates. Chacun d’entre eux exerce un métier différent : peintre, horloger, architecte, entraîneur sportif, patrons, commerçant… Les jurés s’assoient autour d’une table rectangulaire par ordre de numérotation. Une première votation a lieu. Onze individus accusent le jeune, absent, de parricide. Or aucun n’a de justification précise, seule est mentionnée la perception de l’accusé quelques secondes avant et après l’acte criminel. Le huitième juré néglige cette idée et décrit ces motifs comme étant indirectes. Ce dernier a un doute valable et préfère discuter de cette affaire qui s’agit de tenir la vie d’un être humain entre ses mains pendant que le septième homme désire juste en finir pour ne pas manquer un match de baseball, tandis que le douzième dessine une boîte de céréales sur un morceau de papier. M. Davis ne peut pas prouver une non-culpabilité mais il reprend un par un chaque élément énoncé à l’audience. Il les retrace tel un grand détective puis démontre que les témoins se sont trompés ou ont menti et que l’avocat de l’inculpé n’a pas été enthousiaste lorsqu’il a dû défendre son client. Peu à peu cet homme réussit à convaincre les autres jurés car les arguments donnés sont recherchés et crédibles. L’homme qui porte le numéro trois est le seul à persister jusqu’au bout en contredisant Davis. Les détails ne veulent rien dire à son goût et préfère garder son opinion. En fin de compte, il éclate en sanglots car il reconnaît que cette envie vengeuse qu’il éprouve en vers les jeunes adultes est le fruit d’une querelle avec son propre fils.


Le débat s’étale sur une heure et trente-six minutes. Cela correspond à la durée exacte du film noir et blanc. Nous nous situons dans la même pièce du début à la fin mais ce n’est guerre ennuyeux : les remarques des personnages sont pointues. Je n’y aurais certainement pas pensé, moi. Quatorze acteurs apparaissent, dont le gardien et le garçon de dix-huit ans. Même s’il n’a pas de répliques, le voir trois secondes est un soulagement parce que c’est à lui que se résume le film. Les jurés fument la pipe, ce qui rend l’histoire plus décontractée et naturelle. Un instant, ils cessent tous les douze de parler et stagnent sur les votes, comme quoi ils ne sont pas non plus des machines à arguments. Ce sont tous des hommes indépendants, pourtant, au début certains sont influencés par le point de vue d’autrui et décrédibilisent leur assurance. Celui qui semble être le moins sûr de lui est le juré numéro deux. C’est le lien que j’établis entre sa voix fine et aiguë ainsi que sa carence de démarcation. La musique du générique et celle du terme du film est identique : un commencement doux qui vire sur une fin tout aussi douce. Elle est évidemment typique des années cinquante-soixante, agréable à l’oreille aussi.


La fin du film est très satisfaisante. Si la cinématographie ne plaît pas nécessairement au public, il existe des adaptations en pièces de théâtre sûrement passionnantes, elles aussi. La morale de l’histoire est donc qu’une question de point de vue peut mettre la vie de quelqu’un en péril et qu’il ne faut pas traîter le sujet à la légère. Des décisions raisonnées doivent être prises.


Ecriv1

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le 3 juin 2018

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