Administration of justice is the firmest pillar of good
C'est sur cette citation inscrite au fronton d'un palais de justice américain que s'ouvre ce passionnant débat sur la culpabilité présumé d'un jeune adulte que l'on accuse d'avoir tuer son père. Après avoir entendu l'avocat évoqué leurs droits et devoirs, 12 inconnus appelés a juger en toute objectivité des faits qui leurs ont été présentés lors du procès se dirigent vers une pièce exigüe où il ne trouveront rien d'autre qu'une table, des chaises et un ventilateur. 11 votent coupable, 1 seul vote non-coupable.
S'engage alors un passionnant débat où chacun exposera ses convictions un à un puis sera amené à expliquer, à l'aide d'arguments tangibles, pourquoi il croit ce qu'il croit. Ce huis clos électrisant amènera Henry Fonda (seul contre tous) à démontrer qu'il a raison afin de rallier les autres jurés à sa cause pour qu'enfin la vérité éclate au grand jour. Au travers d'analyses qui feront naître le doute dans le coeur et l'esprit des jurés, il s'affaire à leur faire prendre conscience de l'enjeu de leur débat : la vie d'un homme. Parce que oui, c'est de ça qu'il s'agit, ni plus ni moins. Au cours de ce réquisitoire contre la peine de mort, c'est bien plus qu'une discussion de salon qui s'engage mais bien une querelle des classes sociales, une bataille psychologique confrontant l'esprit cartésien à l'ignorance des préjugés.
Ce film nous tient en haleine durant 1h30, 1h30 où l'on oscille entre un parti ou un autre mais où, finalement, on est obligé de se ranger du coté de la raison, cette implacable vérité. Et que celui qui croit que ce n'est que pur hasard regarde de l'autre coté de l'Atlantique ce qui se passe encore à l'heure où j'écris cette critique. Ce film est sortie en 1957 et son sujet est toujours d'actualité, à l'heure où les jurys populaires redeviennent à la mode en France, ce film donne matière à réfléchir.
Ce qui est sûr, c'est que ce film est un chef-d'œuvre, il n'y a aucun doute valable là-dessus. A vous d'en juger.