18 ans plus tard, ce "Dracula", qu'on avait pourtant bien apprécié à sa sortie, semble bien être le pire film de la filmographie de Coppola : difficile avec le recul de ressentir autre chose que l'ennui ou l'envie de rire devant la prolifération malade de scènes grotesquement emphatiques, dont la pompe - souvent très laide - dissimule mal la faiblesse générale de l'interprétation (Hopkins cabotine au delà du vraisemblable, Reeves n'arrive pas à prononcer une seule phrase crédible… seul Oldman, à son habitude, rattrape de nombreuses scènes) et la prétention d'un scénario qui veut à tout prix ajouter une perspective actuelle (le sexe c'est la liberté ; le cinéma, c'est la science du XXème siècle, etc.). Esthétiquement raté, le film est sauvé du statut de nanar par le romantisme lyrique d'une poignée de scènes d'amour fou, qui sont sans doute ce que Coppola a le plus aimé filmer au sein de ce "Dracula" de carton-pâte. [Critique écrite en 2011]