Vaut-il mieux pour une saga que Cell-ci s'arrête ?

Ce nouveau passage de la saga Dragon Ball au cinéma permet de mesurer, sur presque quarante ans, le chemin parcouru par l'animation japonaise en France.

Car hier dénigré, conspué, accusé des pires maux par toute l'intelligentsia télévisuelle, le genre s'est aujourd'hui démocratisé et a gagné, parfois, quelques lettres de noblesse.

Comme quoi, à l'époque, Ségolène Royal, cette lamentable vieille France scoutiste, disait et pensait déjà n'importe quoi.

Mais si ce retour sur une route pavée d'embûches permet de se satisfaire, il permet aussi, malheureusement, de se rendre compte à quel point Dragon Ball continue à faire aujourd'hui du sur-place depuis... Ouh là ! Au moins vingt ans.

Ce radotage est assez cruel à la vision de cet opus Super : Super Hero, puisque celui-ci est basé sur le re-retour de l'Armée du Ruban Rouge, déjà bien rincée depuis le début de l'oeuvre d'Akira Toriyama.

Tout comme ces histoires de cyborgs qui n'en finissent plus, à coups d'héritage familial et de storytelling dignes de l'inspiration de Santa Barbara. Et ce n'est pas les couches successives de générations de personnages qui arrangeront grand chose à l'affaire.

Mais encore pire que cela : Dragon Ball Super : Super Hero se concentre sur tout un supporting cast d'arrière garde, sans jamais faire avancer le schmilblick. Tout juste verra-t-on Goku et Vegeta se friter quelques minutes au corps-à-corps chez Beerus, qui se pique de renifler le cul de Chirai et de lui faire maladroitement la cour... Avant de s'empiffrer de glaces et de piquer un roupillon...

Il aurait peut être raison, le bougre, car Super : Super Hero est beaucoup, mais alors beaucoup moins porté sur l'action que Super : Broly. Il se concentrera en effet sur une parodie d'infiltration de l'organisation par un Piccolo atteint de la maladie d'Alzheimer, avant de lâcher enfin les chevaux.

Cependant, les ennemis apparaîtront extrêmement génériques, avec deux cyborgs se prenant pour des super héros, qui auraient pu filer la métaphore de la réaction japonaise face à l'invasion yankee du genre. Et puis encore un Cell. Cette fois-ci taille maxi. Soit, une fois de plus, une originalité des plus débridées.

Soupir...

Alors même que l'irruption d'un soupçon de 3D dans l'univers Dragon Ball rafraîchit la franchise, tout en se montrant à l'occasion jolie et d'apporter un surcroît de dynamisme aux affrontements et aux mouvements de caméra.

Comme quoi, un soupçon de modernité, quand on veut évoluer un peu, ne fait pas de mal dans le cadre d'une saga qui soufflera bientôt ses quarante bougies...

Mais ce qui ne change pas, c'est cet humour qui tombe à plat, peut être encore plus que d'habitude. Surtout celui lié à une fusion ratée, où le personnage, par ailleurs inutile, se retrouve cul nu et enchaîne les gags et les visions malaisantes.

Avec Dragon Ball Super, on sent que Akira Toriyama ne semble plus avoir grand chose à dire sur sa création, qu'il s'ennuie même. Et si ce Super : Super Hero retombe un peu sur ses pattes grâce à son affrontement final et sa technique, il respire aussi le manque criant d'inspiration et de prise de risques.

Mais bon, qui est le masqué pour juger, alors que les fans (bruyants, malheureusement) de Goku & Co ont semblé extatiques durant toute la séance ?

Behind_the_Mask, qui Vegeta et joua du Piccolo avant d'entendre son Petit-Coeur soupirer.