Volontairement débile et fidèle à la crétinerie de l'original
Dragon Ball Evolution est un film dont beaucoup de spectateurs n'ont pas voulu comprendre les intentions, ni le ton. Si on l'aborde sans trop de préjugés, ce n'est pas un mauvais film qui se prend trop au sérieux. C'est un mauvais film humoristique, plein de fantaisie et d'auto-dérision.
A la lecture de critiques incendiaires sur cette oeuvre, j'en attendais une vieille bouse dégueulasse et opportuniste, pas du tout assumée, saccageant sans vergogne le matériau d'origine avec un sérieux risible. 20 minutes plus tard, je comprenais que ces reviews frappaient sec et fort, mais à côté de la plaque.
Pas besoin de se réciter un mantra pour se mettre dans le bon état d'esprit en se préparant méthodiquement à la vision d'un nanar. Il faut juste comprendre que le film est volontairement humoristique et que le second degré n'est pas accidentel.
* * *
Je n'ai pas passé un mauvais moment, devant ce petit (très petit) film. C'est rapide, plein de bonne humeur, pas trop mal foutu, peuplé de personnages parfois drôles et contre toute attente, l'ambiance est à peu près fidèle à ce qu'on peut attendre de la licence.
Alors évidemment, on pourrait s'arrêter aux différences flagrantes : l'histoire, les noms, les décors, le chara-design, mais on a pas non plus crié au viol quand ils ont foutu des costumes noirs aux X-MEN.
Transposer l'univers de DB dans un réalisme pseudo-futuriste un peu plus familier que ce qu'on voit dans le manga n'est pas une idée qui me semble spécialement criminelle. Je n'irai pas jusqu'à dire que j'apprécie le procédè ; j'aurais aimé plus de prise de risque et une restitution fidèle de l'univers SF rigolo original, mais ça passe. Quant au scénario, ça ne suit pas le manga à la lettre, loin de là, mais il fallait compacter tout ça pour en faire un one-shot compréhensible par le gamin moyen, sans pré-requis. Dans cette optique, les choix narratifs sont généralement compréhensibles.
Dans les grandes lignes, tout est là : le papy qui meurt, la rencontre mouvementée entre Sangoku et Bulma, l'initiation auprès du vieux maitre pervers, Yamcha le bandit faussement badass ridicule et le méchant démon piccolo qu'on essaye vainement d'enfermer dans des réceptables magiques (même s'ils ont remplacé l'auto-cuiseur par une bête jarre). On a même droit à une Chi Chi à gros seins qui ne m'a pas laissé de marbre.
A côté de ça, le film multiplie les clins d'oeil et les références à l'original, même s'il l'adapte librement. C'est une relecture plus qu'une adaptation à la lettre. C'est sûr qu'il ne faut pas en attendre le degré de fidélité d'un Seigneur des Anneaux. Mais après avoir fait le deuil de ce fol espoir, en tant que gros fan du manga et de la série, j'ai trouvé ça distrayant.
Là où ça se gâte, c'est que l'humour tombe parfois un peu à plat et que le rythme se casse régulièrement la gueule alors que le film ne dure qu'1h12. Oui, c'est excessivement court, et comme le scénario est assez paresseux, ils n'ont pas non plus bourré au chausse-pieds pour qu'il se passe plein de trucs. Au lieu de ça, il n'y a pas des masses d'évènements ou rebondissements dans le film. Les personnages se rencontrent, vont d'un point A à un point B, se battent un peu, foncent vers Piccolo et gagnent. Et... c'est tout.
Ah oui, j'ai oublié de parler du gorille 'géant'. C'est normal... je veux l'oublier. Y avait plus de budget :x