La nuit, toutes les voitures sont grises mais le sang reste rouge...

Recevoir un Prix de la Mise en Scène au Festival de Cannes, ce n’est pas quelque chose de permis à tout le monde, encore moins quelque chose d’anodin. Et c’est clair, Drive peut se vanter d’une mise en scène au cordeau, à la fois lente et hypnotique, ce qui n’est pas courant pour un « film de voitures ». Les couleurs du film notamment sont magnifiques et très travaillées. La manière de filmer est élégante aussi et nous prouve dès lors que Nicolas Winding Refn n’est pas un manchot de la caméra. En revanche, il n’est pas aussi irréprochable du côté du scénario. Les ficelles sont un peu grosses, le film ne possède pas beaucoup de personnages et pourtant ils sont tous liés alors que le Driver n‘en connaissait à peine l‘existence au tout début du film. Très nettement, je préfère la première partie du film que j’ai trouvé entraînante et réussie. La suite est axée sur la montée de la violence, ce qui ne serait pas un mal en soit si le réalisateur n’avait pas voulu conjuguer la violence et le gore. On tombe vraiment dans l’ultra-violence, est-ce pour choquer ? Pour contraster avec ce personnage étrangement calme interprété par Ryan Gosling ? Peut-être, certainement même. Pourtant, je trouve le film moins efficace quand il s’aventure dans ces travers, la scène de l’ascenseur notamment est particulièrement violente. Soyons précis, je n’ai rien contre cette violence dans le film, elle est normale qu’elle arrive mais je préfère mille fois quand la mise en scène est plus suggestive sur ce point, je pense ici à la fin du film lorsque l’on voit seulement les ombres des personnages se battre sur le parking. Malgré tout cela, le film dégage quelque chose, quelque chose d’assez fort même. Il en émanerait presque une certaine classe, je trouve juste dommage cet excès d’hémoglobine. En réalité, je m’attendais à un film noir, plus sombre, violent, mais plus contrasté, moins explicite. Le résultat aurait été meilleur je pense, parce que pour le reste, il n’y a pas grand-chose à redire. Le casting est très bon, j’apprécie notamment la participation de Bryan Cranston et de Ron Perlman. La musique, bien choisie, contribue également beaucoup à l’atmosphère du film. Et enfin, cette mise en scène contemplative presque aérienne parfois confère au film une efficacité certaine qui le pose là, à mille lieues d’un Fast & Furious.
Vino
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le 2 mai 2014

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