Drive par Moufle Boulgoure

Je ne comprends pas non plus l'engouement pour ce film. Début plutôt confortable, on s'installe on se dit "ouais, ça va le faire" et puis y a la rencontre, et là ça vrille en mélo tout en lenteur (y a des ralentiiiis), en images Herta, et ça commence à sentir le pneu cramé. Y a bien une tension pendant tout le film, je l'ai bien ressentie et ça c'est positif quand un film provoque une sensation physique. Mais c'est à grand renfort d'effet de lenteur, de ralentis (ouais, de ralentiiiis), de plans de Los Angeles vue du ciel (Arthus-Bertrand, si tu m'entends) et de musique parfois hypnotique (putain elle m'a pété les oreilles celle-là), parfois sirupeuse, parfois eighties façon 2011. Nan mais la musique quoi! Elle est omniprésente, elle donne le ton en permanence, elle te dit quand c'est un peu triste, quand c'est un peu action, quand c'est un peu tendu du peusli. Je suis sûr que tu retires la musique de ce film, tu t'endors direct. C'est pas un clip merde! Le scénar a rien de nouveau : un mec qu'on sait pas d'où il vient on connait pas son passé il est mystérieux il tombe amoureux de la nénette du palier parce qu'elle est belle et qu'elle a un enfant mignon. Parce qu'il a un petit coeur tout mou ce mec, malgré des apparences froides - très bien joué le rôle du mur de briques mono-expression de Ryan (La Chose, si tu m'entends). Et puis bah y a bien un moment où la vie de la nénette est en danger, donc le mur de briques se réveille et devient un mur de violence (la scène de l'ascenseur est le climax du film pour moi). Bref, vraiment, avec tous ces éléments (je rappelle : lenteur exacerbée où des fois tu regardes ta montre accompagnée de musique omniprésente qui fatigue à la longue saupoudrée de romance sans profondeur - quelqu'un a vu une complicité entre ces deux personnages? - agrémentée d'une énième histoire de mafia couillue "la revanche du mec seul contre tous"), comment on peut avoir vécu le grand film du moment? Je m'en vais de ce pas relire les critiques positives pour essayer de comprendre. Néanmoins, j'ai trouvé ça mieux que moyen, faut pas croire.
Quoique non.