Toujours une merveille d'avoir à l'affiche un film des frères Cohen ! Oui je lis les avis et on décrie ce demi film des frères Cohen. Normal, il n'y en a qu'un à la manœuvre. De
Ethan Coen réalise ici un film sans son frère, mais co-écrit avec sa compagne Tricia Cooke.
Le scénario ne date pas d'hier, mais il conserve ce qu'il y a de savoureux, je m'explique.
Par son histoire, "Drive-Away Dolls" se trouve à la croisée de deux chemins, celui du film de gangsters et celui du film un peu trash.
Si ces deux genres ont déjà pu se mélanger par le passé, il est rare que l’un ou l’autre s’articule autour de personnages féminins. Le film ne s’arrête pas là en termes d’originalité de genre puisqu’il adopte le ton et l’esthétique des films de sexploitation et de série B des années 70, quelle bonne idée avec les temps qui courent !
"Drive-Away Dolls" n’est donc pas un film militant au sens premier du terme. Pourtant, en utilisant les codes des films de gangsters ou des films de série B, le long-métrage participe clairement à une idéologie plutôt progressiste revendiquant l’égalité des genres et des identités sexuelles. Ce qui arrive à des mecs hétéros peut arriver à des meufs lesbiennes, et elles ne s’en sortent pas plus mal que leurs alter ego! Cette revendication est d'ailleurs plutôt subtile, car elle n’est, à priori, pas démonstrative et militante : le film est un pur divertissement. On y trouve des voitures qui roulent vite, des armes qui tirent fort, des méchants très méchants et des gentils très très gentils.
Le but du film ne semble pas de poser un regard réfléchi et pondéré sur la place de la femme dans la société et de l’injustice que vivent les communautés LBGTQIA+, mais de passer un moment cool, fun, décomplexé et marrant.
En se vendant comme tel, "Drive-Away Dolls" pourra peut-être toucher un public qui n’est pas celui du cinéma militant classique, mais celui des spectateurs nostalgiques des films un peu déjantés. Un public plus large, plus hétéroclite et pas forcément encore convaincu par cette normalisation des identités sexuelles et de genre. C'est pas gagné !
Ainsi, le "ton" du film peut tenter le tour de force d'être utile socialement, avoir un véritable impact, malgré une narration pas très originale et une certaine vacuité politique.
Mais qu'est-ce qu'on se marre !

Radiohead
7
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le 4 avr. 2024

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