À ce que je vois l'avis général est plutôt sévère concernant ce film d'Ethan Coen (en solo), Drive-Away Dolls, c'est-à-dire, grosso modo, "les poupées au volant."

"Au volant" parce que c'est une sorte de road movie, où il s'agit de rallier Tallahassee en voiture de location.

"Poupées" parce que ce sont deux jeunes femmes qui sont du voyage, deux jeunes lesbiennes. C'est aussi un buddy movie.

Et pour que le pitch soit complet : dans le coffre de la voiture, une cargaison inconnue d'elles, qui leur vaudra d'être poursuivies par des malfrats (pas très intelligents par ailleurs).

Voilà bien un film qui ne mérite ni excès d'honneur ni indignité ; qui peut-être déçoit justement au regard de la filmographie mythique des frères Coen, mais qui a pour principale qualité d'être vraiment distrayant, un brin déjanté, cocasse de bout en bout.

Certes, pas un grand film — il vaut mieux ne pas déflorer l'intrigue car c'est très court du reste — mais un pur divertissement : je n'ai pas vu passer le temps, j'ai pas mal ri ; le comique, de situation essentiellement, est un peu trash parce qu'au cœur du récit, la thématique homosexuelle est abordée de façon cash (je n'aurais jamais pensé écrire un jour "cash" et "trash" dans la même phrase ; une autre fois j'essaierai "slash" et "backlash", stay tuned), un peu comme dans la série Feel Good, pour le coup plutôt dramatique.

Certainement ce traitement de l'homosexualité paraîtra comique à certains, vulgaire voire caricatural à d'autres. Je suppose que c'est LE point de divergence entre ceux qui aimeront ou non le film.

Les acteurs se marrent manifestement pas mal, notamment Margaret Qualley — sur les épaules de qui l'aspect déjanté du film repose largement —, et l'on croise (furtivement) Pedro Pascal, Matt Damon (brièvement), sûrement des potes venus pour s'amuser.

Voilà. C'est sûrement subjectif. Ça doit dépendre de votre état d'esprit quand vous y allez. Il y en a à qui cet humour-là ne va pas plaire. Pour moi ça en valait la peine, je reverrai volontiers ce film dans quelques années quand je ne me rappellerai plus trop comment c'était — ce n'est clairement pas The Big Lebowski, malgré quelques séquences psychédéliques, mais ça ne prétend pas être autre chose qu'un simple divertissement, et assez enlevé parce que sur ce plan, la patte Coen est bien là.

Mathieu-Erre
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le 5 avr. 2024

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Mathieu Erre

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