Don de sang

Touchant ce Dracula.

On ne le voit jamais vraiment en position de force, la créature est ici comme dépassée, complètement affaiblie, incapable de se démerder seule. La mythologie de la créature n'est pas pleinement respectée, par exemple il marche sans trop de problème durant le jour (alors que plus tôt dans le film, son serviteur veille à ce que la sœur de Dracula ne soit pas éblouie par le soleil en passant devant les fenêtres de leur château. Les effets de la morsure sont aussi un peu modifiés, réexpliqués en vitesse. C'est un peu perturbant tous ces changements et on se demande bien pourquoi ils ont été effectués, mais ce n'est pas trop embêtant.

Ce qui gêne le plus, c'est que c'est un peu, malgré un objectif clairement déterminé. La faute à des personnages qui font stagner l'intrigue. Pourtant, ils sont intéressants : ce 'héros' captive par le fait qu'il paraît plus cruel, plus odieux que n'importe quel Dracula (quand il propose férocement à une vierge de la dépuceler afin de lui éviter la fatidique morsure... sans parler des deux sœurs qu'il viole l'une après l'autre). La fin est un peu grandguignolesque, gore, Z. C'est amusant quoi !

La mise en scène est un peu cheap mais on a quand même droit à des décors sympas et une ambiance un peu glauque. La lumière aurait pu être plus travaillée mais ça reste suffisant. Udo Kier est très bon, les autres acteurs moins, le 'héros' encore moins. Les effets spéciaux sont cheap mais marrants, surtout à la fin, de quoi se frapper la jambe !

Bref, c'est un peu mou, un peu maladroit, mais ça reste sympa à regarder, touchant aussi par rapport au traitement pathétique du personnage mythique.

PS : revu, toujours aussi bizarre et amusant ; j'ajoute à ma critique que le discours confrontant bourgeoisie et prolétariat est vraiment très bizarre pour un film de vampires, certains dialogues en sont hilarants parce que les personnages sont plus inquiétés du sort des paysans face au capitalisme gangréné que par la présence d'un comte lointain désireux de rencontrer des vierges sur leurs terres. En plus de cela, il y a certains dialogues sur la plus jeune sœur, qui font vraiment penser à de la bonne grosse pédophilie, mais l'auteur semble très conscient de cela et en joue assez bien.