Bref avis sur DUNE.


On peut reprocher, à DUNE d’être un film sombre, très terne, malgré les nombreuses séquences en plein désert qui nous éblouissent. On se demande par contre, ou sont les couleurs qui semblent devoir se compter sur les doigts d’une main ? Dune semble prendre le parti du blockbuster très sérieux, très terne, nouvellement à la mode d’Hollywood depuis les succès d’un certain Christopher Nolan, et ses films “sérieux” eux aussi limités en terme de saturation de l’image. Ce qui donne à DUNE, malgré sa superbe photographie, c’est très bateau de le dire ainsi mais sa photographie est sublime, tape-à-l’oeil pendant 2h30, mais de manquer cruellement de personnalité visuelle (et auditive, parce que Hans Zimmer qui s’amuse avec des basses pendant 2h pour sembler immersif c’est vite pesant) mais pour rester sur l’image, en oubliant de passer par l’étalonnage, DUNE se force à livrer une copie très mature, sérieuse, et finalement très lisse, ou rien ne dépasse, tout est très qualibré pour livrer une oeuvre qui se veut majeure mais qui n’arrive pas à sortir du lot des productions habituelles. Dune tend à être un film d’esthète, ce qui joue contre lui dans sa quête d’identité.


On peut lui reprocher également son rythme de montage, bien que loin d’être épileptique, j’ai lu beaucoup de critiques de DUNE qui vantent son aspect contemplatif, avec de longs plans, et personnellement je trouve que le film va très vite, trop vite, et ne laisse jamais véritablement les scènes durer, les plans manquent du coup d’impact, et cruellement le film résonne creux. Quant aux Flashforward je ne vois pas ce qu’ils apportent à la mise en scène si ce n’est montrer que Chalamet est toujours perdu dans ses pensées.


On peut également reprocher à DUNE de ne développer aucun personnages, aucune relation n’est différente entre le début et la fin du film, il y a bien un moment ou le personnage joué par Oscar Isaac trouve que Paul, joué par Timothée Chalamet a changé depuis qu’il a été confronté à la porte voix de l’Empereur, mais rien par la mise en scène ne change, Chalamet, même si brillant acteur, semble tourmenté tout au long du film, un peu pensif/distrait et toutes ses relations avec un autre personnage semblent très forcées et appuyées par une marque d’affection tactile à l’écran. La mère semble aussi tourmentée et se questionne tout au long du film sur Paul, le méchant est méchant, Oscar Isaac est un brave, Jason Momoa aussi, le méchant est méchant, tout le monde correspond à un personnage type, sans ambiguité, sans profondeur.


Photographie mise à part, on peut reprocher à DUNE de n’être qu’une foire aux gadgets tape-à-l’oeil sans trop d’intérêts, chaque vaisseau qui décolle est un évenêment de mise en scène immersive réussie, mais qui ne raconte rien d’autre que ; maintenant on peut faire sortir un vaisseau de l’eau de façon réaliste, s’attarder 40 longues secondes dessus et ça ne raconte rien d’autre. Parce qu’autant le film va trop vite, autant il semble long à force de s’attarder sur une multiplicité de détails insignifiants pour nous montrer que “c’est trop cool” on peut parler du bouclier qui protège les protagonistes qui est stimulant visuellement mais sans grand intérêt autre que d’être tape-à-l’oeil.


Flemme de continuer.

Cataplasme
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le 2 oct. 2021

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Théo M

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