[Il est fort probable que l'auteur de cette critique ne retrouve pas la critique du premier volet, impliquant une absence de cette dite critique. Le lecteur devra s'en passer et peut-être réfléchir tout seul pour une fois...]
Bon, Dune, deuxième volet donc. Que peut-on en dire en dépassant la simple critique d'un film tourné sous filtre sépia ou d'un T.Chalamet qui a enfin pris de l'ampleur pour tenir ce rôle ?
Le premier point, c'est bien le matériel d'origine. L'univers est Dune est complexe au possible et avec le même bouquin, il est possible de partir dans toutes les directions. Guérilla, complots politiques, fanatisme religieux, ordre secret tirant les ficelles, intrigues entre Grandes Maisons, prophétie etc... bref, c'est chargé. Pour un univers se déroulant dans l'espace, les enjeux sont très terriens en fait. La quasi-intégralité de l'histoire se passe sur Arrakis, intégralement désertique ("Dune", duh) dans un décor franchement...monotone (vous avez dit "chiant" ?).
Et c'est vraiment le cœur du sujet sur cette adaptation. Quand je lis certaines interviews de D.Villeneuve, je n'ai pas l'impression vu en salle d'avoir le film qu'il a monté.
Disons-le. Certains plans sur Arrakis sont magnifiquement emmerdifiant . C'est beau mais c'est long. Et c'est ce qui rend les passages sur les autres planètes d'autant plus frustrant. Le pire étant évidemment la planète de l'Empereur qui se limite à peine à une villa loué sur Airbnb en pays de Provence. Autant le passage chez les Harkonnen a une identité visuelle (dont nous pouvons débattre mais en vrai, c'était cool), mais chez l'Empereur, c'est pauvre de pauvre.
Parce qu'à côté du Paul qui divague dans le sable, ou sa mère, d'ailleurs, ou sa soeur tiens aussi, on en bouffe du sable. Je n'essaye de ne pas me plaindre inutilement, le film se passe sur Dune, le film délivre ce qui était promis mais bon...
Il faut être clair, c'est visuellement beau et réussi. Mais ça reste terne. Quand l'intégralité de ton décor, c'est le désert, ça donne un peu l'équation suivante : Terne + désert = pas dingo.
Je ne m'étendrai pas plus sur le casting ou les chorégraphies. C'est du maîtrisé. Petite note négative tout de même sur certains costumes dont ceux de la cour impériale (encore elle dis donc).
Parlons choix stratégiques maintenant, si vous le voulez bien. Villeneuve nous explique à longueur d'interview qu'il a privilégié la mystique des Benne Gesserit à d'autres éléments scénaristiques (sort du personnage de Thufir Hawat par exemple). En sortant du film, pourtant, ma première réflexion fut de regretter de ne pas assez avoir mis l'accent sur cette confrérie et leurs manipulations à tous les niveaux de l'Imperium. On est clairement plus sur un film de guérilla en laissant de côté tous les équilibres entre Grandes Maisons, les confréries et la cour impériale.
Au-delà de tout ça, le personnage de Dame Jessica est certainement le personnage le plus intéressant à suivre. C'est l'arc qui se distingue le plus sans aucun doute. Comment monter une secte pour les nuls en somme. Superbement interprété par R.Ferguson et qui a d'ailleurs le doit aux plus beaux costumes.
Objectivement un spectacle divertissant mais pas une claque, loin s'en faut.